Pollution : 96 % des citadins européens exposés aux particules fines

Les critères européens sur la qualité de l’air sont beaucoup plus bas que ceux de l’OMS. Une différence qui conduit à une mauvaise appréciation du risque de la pollution dans les grandes villes.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 4 Apr 2022, à 10 h 18 min
Pollution : 96 % des citadins européens exposés aux particules fines
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Mauvaise nouvelle pour les habitants des grandes villes européennes, même si l’information n’est sans doute pas une réelle surprise : la pollution est très importante dans les agglomérations. Les dernières données de l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) dévoilent que la surexposition aux particules fines a touché quasiment tous les citadins… Et il s’agit de données relatives à 2020, année marquée par les confinements.

Malgré les confinements, la pollution est restée élevée

Lors des premières vagues de la pandémie de Covid-19, les confinements répétés ont conduit à l’arrêt des voitures, des activités industrielles… de la vie elle-même. Et sur la qualité de l’air, les effets ont été bénéfiques sur certains points. Mais ce fut loin d’être suffisant, selon le rapport de l’AEE publié début avril 2022.

L’Agence Européenne pour l’Environnement souligne en effet que malgré une baisse de 70 % des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) enregistrés durant le mois d’avril 2020, lors du premier confinement strict, les habitants des grandes villes étaient exposés à des niveaux supérieurs aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette surexposition a concerné 89 % des habitants des agglomérations européennes.

La pollution en ville

Les habitants des grandes villes européennes sont particulièrement exposés à la pollution – © iStock.

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L’Europe est-elle laxiste sur la qualité de l’air ?

Si 89 % des Européens habitant en agglomération ont été surexposés à du NO2 durant cette période d’après les critères de l’OMS, selon les critères européens, cette surexposition n’a concerné que 1 % de la population urbaine. Une différence qui montre les critères très bas de l’Union européenne. Or, la pollution de l’air est responsable, selon l’OMS, de 7 millions de morts prématurées par an dans le monde.

La même différence entre la réglementation européenne et les critères de l’OMS se retrouve, et de manière plus importante, en ce qui concerne les particules fines PM2,5. Les normes européennes fixent le seuil à ne pas dépasser à 15 microgrammes par mètre cube d’air, ce qui fait que seulement 1 % de la population vit dans des zones où ce seuil n’est pas respecté. Mais pour l’OMS, le critère est trois fois inférieur, ce qui fait que 89 % des habitants des agglomérations dépassent le seuil d’alerte.

96 % des citadins de l’Union Européenne sont exposés à une importante pollution – © iStock yocamon.
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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