Les arbres victimes de la pollution sonore à long terme

L’activité humaine, qui crée du bruit, impacte sur le long terme les habitudes des animaux et donc de la flore qui en dépend.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 15 Apr 2021, à 16 h 39 min
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La pollution sonore, causée par l’activité humaine sur Terre, comme la construction de routes ou de bâtiments, impacte la faune et la flore environnantes. Ce n’est pas un secret : les animaux, effrayés par les bruits non-naturels, ont tendance à fuir ces espaces. Mais ce qu’on ne savait pas forcément c’est que lorsque le silence revient, les animaux ne reviennent en réalité pas…

Une étude sur 12 ans de l’impact de la pollution sonore

Pour cette étude, publiée le 14 avril 2021 dans la revue Proceedings of the Royal Society B (1), des chercheurs ont analysé l’évolution du comportement de la faune, qui influence directement celui de la flore, dans une zone très particulière : Rattlesnake Canyon, au Nouveau-Mexique, où des puits naturels de gaz sont présents. Certains de ces puits sont couplés à des compresseurs, pour l’exploitation, ce qui provoque un bruit impressionnant pouvant dépasser les 100 décibels.

Cette zone avait été analysée par une autre équipe de chercheurs en 2007, qui avait décrit l’impact de ce bruit ambiant sur les animaux, notamment les pollinisateurs. Deux impacts majeurs avaient été identifiés : d’un côté, la population des pins à pignons, présente massivement dans la zone, avait souffert du départ des animaux responsables de la dissémination et de la germination  ; d’un autre côté, les colibris, qui aiment le bruit, s’étaient multipliés augmentant la pollinisation des fleurs.

L’activité industrielle génère du bruit © Amberkhane1986

Les animaux ne sont pas revenus lorsque le bruit a cessé

Les chercheurs ont étudié à nouveau, douze ans après, l’impact de l’activité humaine dans cette zone. Si les résultats dans les parcelles bruyantes sont cohérents avec ceux de 2007, ce sont les parcelles qui, depuis, ne sont plus bruyantes qui les ont intéressés particulièrement : les compresseurs pour exploiter le gaz ont été mis à l’arrêt, et donc le silence est revenu.

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Or, contrairement à ce que l’on pouvait supposer, les animaux ne sont pas revenus : ils ont appris que ces zones sont bruyantes et en restent éloignés… et ce pour une durée qu’on ne connaît pas encore. C’est en tout cas le comportement que les chercheurs ont identifié chez les geais buissonniers. Le bruit de l’activité humaine aurait donc bien un effet de long terme sur la faune, et donc la flore.

Illustration bannière : Une forêt calme au petit matin © Ann in the uk

 

 

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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