Pollution : tous les fleuves d’Europe sont remplis de microplastiques
C’est une réalité désormais confirmée par la science : aucun grand fleuve d’Europe n’échappe à la pollution aux microplastiques. Invisibles à l’oeil nu mais omniprésents, ces fragments plastiques se retrouvent partout – dans l’eau, les sédiments, la faune – et finissent aussi dans nos organismes. Une situation qui soulève des inquiétudes croissantes, tant sur le plan environnemental que sanitaire.

Une enquête scientifique de grande ampleur
Selon une série d’études scientifiques publiées le 6 avril 2025 dans la revue Environmental Science and Pollution Research, les neuf plus grands fleuves d’Europe contiennent tous des microplastiques. Menée par la fondation Tara Océan et le CNRS, la mission a révélé que des concentrations allant de 2 à 4 particules par mètre cube d’eau ont été relevées dans la Seine, la Loire, le Rhône, la Garonne, le Rhin, l’Elbe, l’Ebre, la Tamise et le Tibre. Cette pollution est présente aussi bien en amont qu’en aval des zones urbaines, preuve d’une contamination diffuse à l’échelle continentale.
À lui seul, le Rhône évacue environ 2 900 microplastiques par seconde vers la Méditerranée. La Seine, quant à elle, en charrie près de 900 par seconde jusqu’à la Manche. Ces chiffres sont le résultat d’une campagne de prélèvement rigoureuse menée entre 2019 et 2022, incluant 42 stations de mesure.
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Des particules invisibles, mais omniprésentes
Les microplastiques mesurent moins de 5 millimètres. Ils proviennent notamment de l’abrasion des textiles synthétiques, de l’usure des pneus ou de la décomposition des emballages. Un quart des particules identifiées sont des granulés industriels vierges — appelés aussi « larmes de sirène » —, qui s’échappent au cours du transport ou de la production.
Les scientifiques ont constaté que les concentrations restent étonnamment constantes d’un point à un autre du fleuve. À Valence, par exemple, les prélèvements réalisés sur le Rhône montrent les mêmes densités de microplastiques en amont et en aval de la ville.
Un risque sanitaire encore mal cerné
Les microplastiques sont retrouvés dans les organismes aquatiques, puis dans l’alimentation humaine. Des études récentes ont détecté leur présence dans le sang, les poumons et même le placenta. Les risques sanitaires soupçonnés incluent des inflammations, des perturbations hormonales et des effets neurologiques.
Le 28 avril 2023, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) rappelait que 430 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année, dont les deux tiers deviennent des déchets. Face à cette contamination généralisée, les chercheurs appellent à une réduction drastique de la production de plastiques vierges.
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