La ‘Porte de l’Enfer’ du Turkménistan : un cauchemar environnemental sur le point de se terminer ?

La « Porte de l’Enfer » du Turkménistan, une source constante d’émissions de méthane depuis plus de 50 ans, pourrait bientôt se refermer grâce à l’intervention des États-Unis.

Rédigé par Anton Kunin, le 14 Jun 2023, à 9 h 42 min
La ‘Porte de l’Enfer’ du Turkménistan : un cauchemar environnemental sur le point de se terminer ?
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Le Turkménistan est le pire pays en termes de fuites de méthane : cet État d’Asie centrale est à l’origine de 31 des 50 fuites de méthane les plus importantes dans le monde depuis 2019.

Les « Porte de l’Enfer » font venir les touristes mais rejettent énormément de méthane dans l’atmosphère

Depuis une cinquantaine d’années, à Derweze, en plein désert de Karakoum, au Turkménistan, un trou de 70 mètres de long et 30 mètres de profondeur abrite un brasier qui brûle sans discontinuer. Devenue une véritable attraction touristique, faisant venir environ 50.000 visiteurs entre 2008 et 2018, cette « Porte de l’Enfer » a en revanche un impact environnemental sans commune mesure.

L’origine de ce brasier reste toujours un mystère. Certains pensent que l’incendie a commencé dans les années 1970 suite à une opération de forage de l’Union Soviétique, tandis que d’autres estiment qu’il aurait pu démarrer dans les années 1980. Malgré les tentatives du premier président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhammedov, et de son successeur et fils, Serdar, toutes les tentatives pour éteindre le feu ont échoué.

La COP28, une occasion pour inciter le Turkménistan à réduire ses émissions

Cette émission ininterrompue de méthane fait du Turkménistan l’un des plus gros pollueurs au monde, s’ajoutant aux autres forages gaziers du pays, réputés pour leur immense impact environnemental. En 2022, les champs gaziers turkmènes situés sur le littoral de la mer Caspienne ont été à l’origine de 2,6 millions de tonnes de méthane, et 1,8 million de tonnes supplémentaires de gaz à effet de serre se sont échappées dans l’atmosphère d’un champ à l’est du pays. Cela équivaut à 366 millions de tonnes de dioxyde de carbone en termes d’impact atmosphérique – plus que le Royaume-Uni tout entier n’en a émis au cours de la même année, révélait récemment la société française Kayrros, spécialisée dans le calcul d’émissions de gaz à effet de serre via l’observation par satellite.

Les émissions turkmènes inquiètent la communauté internationale. Le 29 mai 2023, Serdar Berdimuhamedov, le président turkmène, s’est entretenu par téléphone avec l’envoyé présidentiel américain pour le changement climatique John Kerry, sans toutefois admettre le problème, à en juger par le communiqué diffusé par le ministère turkmène des Affaires étrangères à la suite de l’entretien. La communauté internationale espère désormais que la COP28, qui se tiendra aux Émirats arabes unis en décembre 2023, sera l’occasion d’enjoindre le Turkménistan à réduire ses émissions de méthane, d’autant que les deux pays essaient de mettre en place des partenariats dans le domaine d’exploitation gazière.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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