Le Grand hamster comptait en 2009 parmi les mammifères les plus menacés d’Europe : on en recensait environ 400 à 450, alors que le seuil de survie de l’espèce est estimé à 1.500 individus. On compte aujourd’hui moins de 3 individus par hectare en Europe, dont en France, principalement dans la région Est, d’où son nom, le Grand hamster d’Alsace.
Faire des doubles cultures pour protéger le Grand hamster d’Alsace
Plusieurs raisons ont été évoqués pour expliquer le déclin de ce rongeur, mais les pratiques agricoles et les changements climatiques seraient les principales causes. Face à ce constat, Mathilde Tissier, doctorante à l’Institut Hubert-Curien, s’est lancée dans la recherche de solutions, avec l’aide de quelques exploitants. Sur la base de leurs conclusions, plusieurs agriculteurs ont pu tester des parcelles à deux cultures dans le but de favoriser la reproduction de l’animal.
Le gouvernement s’était déjà penché sur la question en 2011, et les différentes recherches avaient démontré que la monculture du maïs sur les terres amenait les mères à manger leurs bébés : un phénomène qui s’explique par une carence en vitamine B3 chez l’animal.
Partant de ce constat, le groupe de recherche de l’université alsacienne et le CNRS ont donc planché pour trouver une alimentation plus adaptée pour la survie du Grand hamster. Selon leurs résultats, en parallèle des cultures de maïs et de blé, la présence de trèfle, de vers de terre, de tournesol ou encore de soja serait complémentaire pour l’espèce.
Il faudra encore du temps pour prouver que ces associations de culture soient bénéfiques au Grand hamster, mais pour l’heure, les agriculteurs d’Alsace s’y essayent et ne semblent pas le regretter.
Illustration bannière : Grand hamster d’Alsace – © Jausa
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En plus cette polyculture sauvegarde la qualité des sols et de l’environnement en réduisant les intrants et les engrais azotés.
C’est donc tout bénéfice pour l’agriculteur qui s’affranchi de plus des entreprises agrochimistes.