EDITO – Pourquoi on aime le « Black Friday » chez consoGlobe.com

Saviez-vous qu’après le Black Friday, ce moment de débauche consumériste, vendredi passé, on nous propose aujourd’hui un « Cyber Monday », pour acheter en ligne ? L’appel à la consommation semble sans fin. Mais cette boulimie frénétique a des vertus insoupçonnées.

Rédigé par Stephen Boucher, le 27 Nov 2017, à 17 h 45 min
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On nous a d’abord détourné la « fête les mères » en opportunité mercantile, en nous invitant à leur acheter fleurs ou chocolats. Puis vinrent les pères. Et, naturellement, les grands-parents. Ensuite, quoi de mieux que de montrer son amour à son « Valentin » ou à sa « Valentine » par un achat bien pensé, au risque sinon de faire preuve de désamour ? Entre Noël, les soldes d’hiver, Pâques et ces fêtes, étaient ainsi couvert quasiment chaque mois du premier trimestre de l’année pour rappeler aux consommateurs que quand on aime, on ne compte pas (ni les euros, ni les calories).

Il manquait donc aux affaires des moments propices aux injonctions automnales… On nous importa ainsi Halloween, une fête millénaire, mais depuis longtemps passée de mode chez nous. Point de sentiment familial toutefois dans cette importation récente, on n’en a retenu que l’invitation à acheter des bonbons et à taxer les voisins.

Cela faisait encore trop peu. Alors quelqu’un a eu l’idée géniale d’appliquer en Europe cette non moins géniale invention récente du « Black Friday« , ces soldes hors soldes, qui donnent lieu à ces vidéos effarantes de consommateurs déchaînés. Ca nous manquait…

Le Black Friday : noir il est

Dans la nuit noire et obscure du consumérisme effréné, le Black Friday mérite bien son nom. On ne prétend plus cette fois se raccrocher à quelque fête religieuse ou païenne que ce soit, on célèbre juste le désir de posséder. Si la consommation a pour but de satisfaire des besoins, eh bien créons des besoins inutiles par de (prétendues ?) ristournes !

On l’a appelé « noir », en référence à la crise de 1929. Il n’avance donc pas sous les jours avantageux de l’amour de sa maman, de sa famille, de l’automne ou de son partenaire, mais, ceux non masqués, du besoin de pousser à la consommation.

Et pourtant on l’aime

Certes le Black Friday génère des quantités colossales d’achats, probablement pour la grande majorité inutiles, et pour une forte proportion qui n’auraient pas eu lieu sans celui-ci. On estime que 2017 aura battu les records de 2016, elle-même une année record. Il a ainsi été dépensé quelque 5 milliards de dollars en 24 heures aux États-Unis, 17 % de plus que l’an passé. Vous direz, ce n’est rien en comparaison des 25 milliards de dollars dépensés pour la journée des célibataires cette année en Chine, ou même les 4 milliards de dollars dépensés en Chine à l’occasion de ce dernier Black Friday.

Mais le Black Friday pourrait être la goutte qui fait déborder le vase du trop-plein consumériste. À force de nous matraquer de dates et messages de ce type, la consommation en ressort un peu plus ternie, vide de sens. C’est ainsi que l’on constate la multiplication des initiatives personnelles et collectives pour protester contre ce vendredi funeste et proposer des alternatives.

black friday

© View Apart

Andy G., parmi les lecteurs de consoGlobe.com, raconte qu’il annonce clairement la couleur à chaque Black Friday à ses amis sur Facebook : « aujourd’hui, journée blanche pour moi, je n’achèterai rien ». Dans le même esprit, le « Buy Nothing Day » (« le jour pour ne rien acheter ») a été initié aux États-Unis et se diffuse en Europe pour faire concurrence à son sombre homologue. D’autres suivent un « Green Friday », un vendredi vert, initié par les promoteurs du recyclage, du reconditionnement et de l’économie circulaire. Certaines enseignent, comme la CAMIF, boycottent carrément cette journée.

Le ras-le-bol consumériste est facilité par l’outrance consumériste. Plus vous nous matraquez, plus nous aurons envie d’un monde libéré de la publicité, du matérialisme sans sens, du gaspillage et du déchet. Vive le Black Friday !

Illustration bannière : Black Friday dans une grande surface aux États-Unis – capture d’écran Youtube
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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

6 commentaires Donnez votre avis
  1. J’ai écrit ce matin que vous devriez vous penchez sur vos livres d’histoire MAIS le commentaire n’apparait pas !!
    Dès la 1ère ligne vous écrivez que la Fête des Mères date des Années 80 ! Etes vous sûr ??

  2. quand je vois des débiles , désolé , y a pas d autres mots , qui en arrivent a se battre pour une fichue télé et l autre dingue qui pique le colis a un enfant … .vraiment un spectacle désolant .

  3. Va falloir vous entendre entre pigistes chez ConsoGlobe. Entre cette article et celui là https://www.consoglobe.com/cadeau-techno-responsable-cg/comment-page-1#comment-1841782 , il y a comme qui dirait un double discours.
    Ou comment un webzine soi-disant écolo, éthique et responsable est devenu la vitrine de sites web marchands.

    • Stephen Boucher

      1. Back Market, auteur de cet autre article, société de reconditionnement de produits, est bien en ligne avec notre démarche éthique et responsable.
      2. Cet édito n’est pas rédigé par un « pigiste » (terme qui semble bien péjoratif pour vous, nous sommes fiers de nos collaborateurs), mais par l’équipe en interne, après discussion.

  4. Effectivement, l’article est bon mais il faut vite corriger ça !
    La fête des mères, c’est Pétain, non ? Mais peut-être remise à la mode dans les années 80 ?

  5. Le Black Friday tout cela n’est fait que pour faire dépenser et consommer à outrance, de plus dans certains cas de vente avec des remises importantes, ne sont en fait que de vulgaires arnaques, les prix ont étés gonflés avant, on nous bassine à longueur de temps de consommer moins et responsable, mais au final ces marchants du temple vous incitent à consommer toujours plus,en plus avec la bénédictions de nos gouvernants, mais ou est dans tout çà les bonnes résolutions des COP 21 22 23??????, à cette occasion ils tous bien mangé bien bu, surtout bien pollué avec leur déplacements, la décoration, etc…….. le reste ils n’en ont rien à cirer.

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