Autant de terminologies totalement anthropomorphiques car, d’une part, ce qui est beau pour nous ne l’est pas forcément aux yeux de l’environnement, pas plus qu’il n’est propre d’ailleurs. Et d’autre part, la nature ne connait pas autre chose que des plantes que l’on ne peut classer ni en bonnes ni en mauvaises, car si elles sont mauvaises pour nous, d’autres en dépendent pour se nourrir et survivre.
Sols nus : il est important de protéger la surface
Principe élémentaire bien souvent totalement ignoré, alors que cela reviendrait à oublier les tuiles lorsque l’on construit une maison : le sol a une surface. Et oui, c’est aussi simple que cela, le sol a besoin d’être protégé pour la simple et bonne raison que c’est ainsi que cela se passe dans tous les écosystèmes ou presque : en milieux désertiques, les sols sont nus, mais ailleurs, non !
Attention encore une fois, on ne parle pas là de protéger les sols au sens humain de la chose avec une belle charpente en pans de bois et une couverture en « tuiles canal », mais bien sous l’angle naturel.
Quels risques pour les sols nus ?
Lorsqu’il pleut sur un sol nu, l’eau va rapidement être évacuée car elle n’est retenue par rien de particulier. Au-delà du phénomène bien connu d’érosion des sols, c’est également un principe de lessivage (entrainement de particules solides comme l’argile par exemple) et/ou de lixiviation (entrainement de particules solubles comme l’azote qui est une composante de base pour la croissance de toutes les plantes).
Mais ce n’est pas tout. La vie des sols est aussi directement impactée. Tous les vers de terre vivant en surface ne trouveront plus leur pitance et ne rempliront plus leur rôle essentiel. Il en ira de même pour toute la microfaune pourtant essentielle à la vie des sols.
Enfin, pour ne citer ici que les trois problématiques principales, un sol nu verra aussi se former en surface ce que l’on appelle une « croûte de battance ». Cette croûte est particulièrement dure, réduit grandement la croissance de vos plantes, nécessite un binage à minima, et est le signe extérieur le plus flagrant d’un sol qui va mal.
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Comment faire pour ne pas avoir un sol nu ?
Rien de bien sorcier : laissez pousser les choses. Cela vous prendra moins de temps d’entretien, rajoutera de la couleur dans vos potagers, attirera de nombreux insectes dont des auxiliaires de culture, détournera l’attention des ravageurs de vos plantations vers d’autres repas, et surtout, cela arrêtera d’appauvrir et de stériliser votre sol. En outre,les sols comptent parmi les fondements de la biodiversité !
Bien sûr il y a toujours des envahissantes que l’on essaiera de réguler en leur donnant de petits coups de ciseaux ou en les arrachant. Mais vous verrez également apparaître une myriade de petites fleurs, parfois comestibles, des aromatiques et même de potentielles bases à vos fabrication d’engrais maison…
Le paillage pour des sols en bonne santé
Si la démarche ne vous convainc pas ou ne peut être appliquée partout chez vous, il vous reste le paillage pour compenser. Le paillage se fait avec bien des matériaux et de bien des façons différentes pour lesquelles il vaut mieux se renseigner, mais le résultat est toujours le même : une efficacité et une productivité accrue !
Pour en savoir bien plus sur le paillage pour éviter les sols nus : Le paillage : que des avantages (ou presque) !
Article republié
Illustration bannière : Un sol nu c’est la fin du vivant – © tiverylucky