Avec le confinement qui prend racine, notre quotidien est irrémédiablement bouleversé. De nouvelles habitudes apparaissent quand d’autres s’oublient discrètement. Prenons l’exemple de l’épilation : qui, parmi vous, s’épile toujours aussi consciencieusement ? Cette période de ralentissement peut être aussi l’occasion de s’interroger sur notre rapport à l’épilation. Ne nous sentons-nous pas libérées de cette injonction à avoir la peau lisse en toute circonstance, nonobstant la douleur, les risques pour la santé et les dépenses en plus ?
Pourquoi ne plus s’épiler ? L’épilation, toute une histoire
On vous l’a sans doute déjà expliqué, l’épilation du maillot par exemple n’est pas sans danger, et il peut être utile de savoir comment éviter l’apparition d’un bouton après épilation. Mais vous êtes-vous déjà demandé quand les femmes ont commencé à s’épiler ?
Il est commun de penser que l’épilation est devenue une coutume, pardon, une injonction, assez récemment à l’échelle de l’humanité. Le corps des femmes ramené à un objet offert au désir des hommes et la banalisation des images pornographiques ont imposé un corps lisse, glabre et parfait. Le poil ramenant à l’animalité ou à un manque d’hygiène n’a pas droit de cité dans ces visions fantasmées.
Pourtant, dans l’Égypte ancienne par exemple, il était d’usage de s’épiler intégralement le corps. À la Renaissance, les femmes s’épilent la tête pour dégager le front (aïe !). Également, sous l’emprise de l’Église, l’épilation pubienne est largement pratiquée par la noblesse.
Enfin, à partir des années 1960, les jupes se raccourcissant, l’épilation des jambes rentre de plus en plus dans les moeurs, d’abord outre Atlantique pour devenir la norme en Europe.
Les médias des années 1980 imposent une image des femmes aux corps de plus en plus dénudés. Le string devient une pièce fétiche et la pornographie encense l’épilation intégrale.
L’épilation dans le monde
Notez que ce résumé est centré sur notre culture occidentale. Il existe des pays où les femmes ne s’épilent pas ou peu. Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, le poil est sexy !
Changement de paradigme
Mais ça, c’était avant non ?
En effet, de plus en plus de femmes font le choix de ne plus s’épiler. Eh oui, le choix car c’en est un. Le fait de garder, ou non, ses poils, doit être une décision intime, propre à chacune (et à chacun).
Les comptes Instagram comme #januhairy affichent de plus en plus de femmes qui gardent leurs poils. Soit pour des raisons pratiques, gain de temps entre autres. Soit pour faire passer un message : « Je ne m’épile plus le maillot et j’aime mon corps au naturel ».
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L’épilation n’est pas sans risque
Sans imposer quoi que ce soit, il semble important de rappeler tout de même que l’épilation présente certains risques.
En effet, si la Nature nous a dotés de poils, ce n’est pas pour rien ! Les poils forment un véritable rempart contre les bactéries pathogènes. En outre, l’épilation provoque des irritations et des lésions risquant de s’infecter. Enfin, l’épilation intégrale du maillot augmente les risques de contracter une MST.
L’épilation du maillot : attention danger ?
5 raisons d’arrêter l’épilation
S’épiler ou ne pas s’épiler, telle est la question. Voici quelques raisons pour conforter les femmes qui gardent leurs poils par choix et celles qui hésitent encore !
Ne plus s’imposer de souffrances inutiles
Cire, épilateur électrique ou pince à épiler, même combat : c’est douloureux même si, après des années de pratique, on s’y est habitué·e. Mais au fait, pourquoi s’imposer tant de souffrances ?
Se protéger
Comme vu plus haut, les poils nous protègent des bactéries pathogènes qui pourraient coloniser notre intimité. L’épilation, surtout intégrale nous expose davantage.
Jeans serrés et épilation intégrale augmentent le risque de vulvodynie
Sauver sa peau
Poils incarnés, plaques rouges, sécheresse… Vraiment, on continue ?
Célébrer son corps au naturel
Notre corps nous appartient, aimons-le tel qu’il est ! Se libérer de toute entrave aide à se sentir séduisant·e. Et dans les moments de doutes, n’oubliez pas que votre corps, avec ses quelques poils, attirera d’autant plus votre partenaire. En effet, le pubis et les aisselles libèrent des phéromones qui se fixent sur les poils, vous rendant irrésistible !
Faire ce que bon vous semble
Cette raison est certainement la plus importante : vous épiler ou non est un choix qui n’appartient qu’à vous. Vous êtes libre, poilu·e ou pas !
Bon, d’accord, j’ai arrêté rapidement l’ėpilation des aisselles pour cause de douleur, d’abcès et d’un manque de motivation. Le pubis, j’ai jamais essayé, juste un petit coup de ciseaux pour limiter le foisonnement. Les jambes en hiver, je n’épile plus non plus. Un petit coup l’été, mais pas trop » nickel ».
Maintenant en prenant de l’âge, j’ai 70 ans, je suis une acharnée de la disparition des poils blancs ou très noirs autour de la bouche ou menton et cou!!! Douloureux les premières fois, mais tant pis. Je ne suis pas un vieux chinois des BD de Tintin.
Je suis un homme de la vieille génération, encore que j’avais 20 ans au début des années 80, et je déteste les femmes épilées. Je suis peut-être particulier, mais j’aime la pilosité féminine, le naturel, même en excès. Je ne supporte pas qu’on suggère un manque d’hygiène en face de la pilosité. Le manque d’hygiène consiste à ne pas se laver, et les gens poilus ont tendance à se laver plus fréquemment que les autres. J’ai connu des poilues (recherchées) et, hélas, contre mon gré, des épilées. Jamais de mycoses chez les poilues, mais bien chez les enragées de l’épilation. Pourquoi ?