Reconnaître la fatigue chronique, maladie bien plus répandue qu’on ne le pense

Le Syndrôme de Fatigue Chronique n’est pas une maladie psychologique mais biologique. Il y aurait un lien entre cette fatigue persistante et une activation précoce et exagérée du système immunitaire.

Rédigé par Paul Malo, le 14 Dec 2024, à 15 h 10 min
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Êtes-vous victime du syndrome de fatigue chronique ? Une étude du King’s College de Londres en décrypte les causes réelles.

Le syndrome de fatigue chronique : des millions de victimes à travers le monde

Il y a déjà quelques années que des chercheurs sont parvenus à déterminer que la fatigue chronique est une maladie biologique et non psychologique. La preuve : elle peut être identifiée par des marqueurs dans le sang. Elle peut donc être traitée.

De nombreuses personnes sont touchées par le SFC © fizkes

Ce Syndrome de fatigue chronique (SFC), ou encéphalomyélite myalgique (ME/CFS), était jusque-là considéré comme sans cause ni traitement.

Touchant des millions de gens à travers le monde, le SFC provoque une sensation de fatigue extrême, des maux de tête, mais aussi des difficultés de concentration et des douleurs musculaires. Depuis 2015 et les résultats de la Mailman School of Public Health, de l’université Columbia, on savait que le SFC comporte des étapes distinctes.

Lié à un système immunitaire trop actif

Ce SFC touche environ une personne sur 600 et une personne sur 200 dans les pays industrialisés. Il atteint deux fois plus de femmes que d’hommes, surtout entre 20 et 40 ans. Et, malheureusement, prendre du repos ne suffit pas pour retrouver véritablement la forme…

Restait donc à définir un traitement en s’attaquant aux marqueurs sanguins…

Mais une étude du King’s College de Londres permet d’aller plus loin(1). Selon elle, le syndrome de fatigue chronique serait lié à un système immunitaire trop actif. Une hyperactivité du système immunitaire favorise ce syndrome à long terme.

Les femmes davantage touchées que les hommes © Africa Studio

Les chercheurs ont ainsi étudié 55 patients infectés par le virus de l’hépatite C, et traités avec de l’interféron alpha. Un traitement qui stimule le système immunitaire. Effectivement, une grande fatigue fait partie des effets secondaires. Les chercheurs ont donc suivi ces patients afin de tenter de déterminer quels facteurs favorisaient l’apparition de la fatigue.

Bien plus de fatigue chronique

Les scientifiques ont donc observé ces personnes pendant les six mois qui ont suivi leur traitement à l’interféron alpha. Au total, 18 personnes, soit un tiers des patients étudiés, ont développé une fatigue durable. Six mois après le traitement, ils étaient plus fatigués qu’avant. C’est cet état de fatigue persistante, induit par le traitement à l’interféron, qui a été pris comme un modèle d’étude pour étudier le syndrome de fatigue chronique.

Chez ces 18 patients, les chercheurs ont repéré des taux plus élevés d’IL-10 (interleukine 10), une protéine « qui fait partie de la réponse immunitaire coordonnée ». Il y aurait donc un lien entre cette fatigue persistante, qui peut se développer après une infection, et une activation précoce et exagérée du système immunitaire.

« Cette activation précoce peut avoir un effet sur d’autres organes, par exemple, ce qui entraîne des modifications biologiques associées à plus de fatigue chronique et aux autres symptômes subis par ces patients. »

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