Tout ce qui est petit n’est pas joli ! À force d’infester les saumons, d’élevage comme sauvages, les poux de mer sont devenus la plaie de l’aquaculture.
Des parasites petits mais envahissants
Vous aimez le saumon de Norvège ? Pas de chance : il risque de se faire rare. En effet les bassins d’élevage foisonnent de poux de mers. Ces créatures adorent les écailles, nageoires et branchies des saumons. Qui plus est, du haut de leur dizaine de millimètres, elles profitent de la promiscuité pour se répandre plus vite encore.
Les Lepeophtheirus salmonis sécrètent en fait des enzymes digestives afin de se nourrir du mucus présent sur la peau des saumons. Bilan de cette contamination : déficience immunitaire, retard de croissance, perte de l’appétit, de la fécondité, vulnérabilité aux maladies, voire la mort. En effet, si les saumons adultes peuvent le supporter, les jeunes y succombent souvent, et bon nombre de poissons deviennent, de toute façon, impropres à la consommation.
Un coût d’un milliard de dollars par an
Combien coûte la lutte contre les poux de mer rien qu’à l’aquaculture norvégienne ? Pas moins de 300 millions d’euros par an. Pour autant, cette industrie réalisant 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, le parasite n’a pas encore ruiné le pays… D’autant plus que le prix du saumon a augmenté de 50 % rien que l’an passé. Car, au-delà de la Norvège, le petit parasite se répand un peu partout : Chili, Canada, Écosse, États-Unis…
Selon les chiffres de Fish Farmer Magazine, lutter contre ces petits démons aquatiques, qui résistent de mieux en mieux aux traitements médicamenteux utilisés pour les empêcher de proliférer, coûte en fait globalement un milliard de dollars par an. Si certains font appel à des poissons « nettoyeurs » se nourrissant justement de ce parasite, d’autres vont même jusqu’à utiliser un « Thermolicer » : baigner les saumons d’élevage dans l’eau chaude pour détacher les poux, et détruire ces poux au moyen de lasers sous-marins.
Une activité très lucrative
Mais quid des saumons sauvages ? En effet, eux aussi se trouvent parasités. Ceux se trouvant à proximité des fermes d’élevages, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, risquent fortement d’être infectés par des saumons d’élevage évadés, et donc par des poux de mer.
Mais pendant que, entre 1983 et 2011, selon les statistiques officielles norvégiennes, la présence de saumons sauvages dans les rivières norvégiennes diminuait de 54 %, les ventes de saumons d’élevages norvégiens sont quant à elles passées de 4.312 à 1,06 million de tonnes… Faut-il y voir un lien direct ? Moralité : élever des saumons au lieu de protéger la vie sauvage reste malheureusement une activité des plus lucratives.
Je voudrais ne plus recevoir les notes de conso globe.
Merci.
Cliquez sur la cloche rouge en bas à gauche de l’écran.