Des spécialistes en agroécologie, des universitaires, des représentants du gouvernement, de la société civile, du secteur privé et des agences onusiennes se sont tous donné rendez-vous à Rome, au siège de la FAO, où ils discutent des perspectives d’une plus large adoption de l’agroécologie.
L’agroécologie, une alternative à l’agriculture intensive
C’est un fait difficile à nier : au-delà d’une production abondante à court terme, l’agriculture moderne ne constitue pas un modèle durable. Non seulement elle nécessite beaucoup d’intrants (eau, engrais, produits phytosanitaires), mais elle a aussi des conséquences néfastes, comme la dégradation croissante des sols, des forêts, de l’eau, de la qualité de l’air et de la biodiversité. Cette vision est aujourd’hui partagée par la FAO, l’agence onusienne en charge de l’agriculture et de l’alimentation, dont le directeur général, José Graziano da Silva, a rappelé le 4 avril 2018 que « le fait d’augmenter la production à tout prix n’avait pas été suffisant pour éradiquer la faim ».
En guise d’alternative, la FAO s’efforce de promouvoir l’agroécologie, un système agro-alimentaire durable qui se base à la fois sur le savoir traditionnel et le savoir scientifique, applique des approches écologiques et sociales aux systèmes agricoles, en prenant en compte les multiples interactions qui existent entre plantes, animaux et environnement.
30 pays développent déjà l’agroécologie
Comme l’a rappelé José Graziano da Silva lors de son discours d’ouverture, étant un modèle agricole qui atténue le changement climatique, l’agroécologie peut améliorer la résistance des agriculteurs aux aléas de la nature, surtout dans les pays où la faim fait des ravages. Elle préserve également les ressources naturelles et la biodiversité, tout en faisant la promotion de la culture locale et des savoirs des autochtones. Au cours de ce symposium, la FAO va inciter les décideurs nationaux à introduire l’agroécologie dans leurs législations nationales respectives. À ce jour, 30 pays à travers tous les continents ont adopté au niveau national des dispositifs visant à promouvoir l’agroécologie.
Soyons néanmoins lucides : l’agroécologie ne va pas remplacer l’agriculture intensive de sitôt. « La diversité de la production doit coïncider avec la diversité des régimes alimentaires et être acceptée par des consommateurs conscient de leurs choix nutritifs et sensibilisés au changement climatique », a déclaré José Graziano da Silva. Mais c’est tout de même un grand pas en avant !
Illustration bannière : Femme se mouchant – © Goodluz
A lire absolument
Et vous croyez que le FAO ainsi que ces 700 participants pourront lutter contre les géants des multinationales qui sont en train d’empoisonner la terre entière ???? personnellement je n’y crois pas du tout !!!!