Le dispositif annoncé fin mai par Emmanuel Macron pour bénéficier d’une aide de l’État afin d’acheter un véhicule propre, connaît effectivement un véritable succès. Mais il y a un hic ! Car si la prime à la conversion rencontre un énorme succès, le dispositif de dépôt de dossier laisse à désirer.
Prime à la conversion : la plateforme « hors de contrôle »
Depuis le 1er juillet, il n’est tout simplement plus possible de déposer un dossier de prime à la conversion pour acheter un véhicule moins polluant. La plateforme en ligne sur laquelle le déposer invite en effet à renouveler sa demande fin juillet, du fait d’une mise à jour des conditions dans le cadre du plan de relance.
Afin de relancer les ventes de voitures au lendemain du confinement, et de « verdir » le parc automobile français, étaient proposés des bonus écologiques et primes de conversion pour l’achat d’un véhicule électrique neuf, d’un véhicule hybride rechargeable, ou bien d’un véhicule thermique ou hybride non rechargeable.
Le succès n’a pas tardé : ce sont plusieurs dizaines de milliers de demandes qui ont été déposées, les ventes de véhicules électriques progressant de 205 % en juin. Mais cette suspension temporaire pourrait bien venir briser la dynamique initiée.
C’est en tout cas ce que craint l’association 40 Millions d’automobilistes, qui pointe du doigt le manque de professionnalisme de l’État sur ce dossier. En effet, seuls les 200.000 premiers acheteurs devaient se voir accorder ces primes à la conversion. Or, selon l’association, le dispositif de comptage du site dédié au dispositif ne serait pas fiable, et la plateforme serait en réalité « hors de contrôle ».
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Toutes les demandes honorées ?
Cette suspension du dispositif, et le manque de communication à ce sujet, risquent de mettre les acheteurs potentiels d’un véhicule neuf dans l’embarras. Les concessionnaires automobiles ne prendront en effet pas le risque de leur proposer une prime à la conversion ou un bonus sans avoir la certitude que leurs clients puissent en bénéficier.
Face au tollé, le ministère de la Transition Écologique tente de rassurer en précisant que ce n’est pas la date de dépôt de la demande, mais la date de facturation du véhicule, ou bien celle du versement du premier loyer, dans le cas d’une location, qui permettra de déterminer l’éligibilité à la prime à la conversion.
Depuis le 1er juin, date à laquelle la prime à la conversion est entrée en vigueur, 125.000 véhicules auraient déjà été vendus sur un quota de 200.000. À noter que, même si la proportion de vente de véhicules électriques progresse, la prime à la conversion est en fait majoritairement accordée à des véhicules thermiques.
Toujours selon le ministère, les véhicules neufs commandés avant la publication du décret mettant fin au barème de prime du plan de relance, pourront en bénéficier à condition d’être livrés et facturés dans un délai de trois mois après la publication du décret.
Illustration bannière : La plateforme pour déposer un dossier de prime à la conversion est ‘hors de contrôle’ – © Andrey_Popov
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