Lorsque le printemps arrive et avec lui le soleil, les plantes du jardin comme du potager sont ravies, de même que les jardiniers désireux de retrouver ce lien si particulier avec leurs extérieurs ! Cependant, avant de se lancer tête baissée dans les travaux de jardinage printaniers, mieux vaut prendre en compte certaines erreurs souvent commises.
Bien préparer le jardin pour le printemps : ce qu’il ne faut pas faire
Dès le retour du printemps et même avant, de nombreux jardiniers sortent immédiatement les outils remisés pour tailler, ce qui n’est pas toujours conseillé.
Tailler les haies après le 15 mars, attention !
Si vous prévoyez de tailler votre haie, soyez prudent quant aux dates ! Pendant la saison printanière, des oiseaux tels que le pinson, le rouge-gorge, le merle ou le verdier construisent leur nid. Il est donc recommandé de ne pas tailler les haies ni élaguer les arbres entre le 15 mars et le 31 juillet ; l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Ligue pour la protection des oiseaux sensibilisent chaque année sur ce sujet. Bien qu’aucune loi ne l’interdise aux particuliers, certains arrêtés préfectoraux peuvent interdire toute taille au niveau local, mieux vaut donc vous renseigner auprès de votre mairie, tout en évitant autant que possible ces travaux durant cette période cruciale pour les oiseaux.
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Tondre la pelouse à ras sans faire attention à la biodiversité
Afin de préserver la faune et la flore, même microscopique et bien présente dans votre jardin, il est important d’accompagner la nature dans ses cycles, même en tondant votre pelouse. Au printemps, lorsque l’herbe pousse, elle n’est pas la seule à se développer, de nombreuses petites fleurs et insectes s’y trouvent… Soyez attentif à ce développement naturel lorsque vous tondez votre pelouse.
Il est ainsi nécessaire de maintenir un équilibre entre une pelouse soignée et des espaces plus sauvages. Vous pouvez par exemple délimiter certaines zones permettant à la nature de s’exprimer de manière spontanée.
Lorsque vous tondez votre pelouse, soyez attentif à deux éléments importants : tout d’abord, ne tondez pas trop court. Réglez votre tondeuse pour une tonte à 6-7 centimètres ; une mesure importante pour préserver la biodiversité, mais aussi la santé de votre gazon. En effet, lorsque l’herbe est trop courte, les racines ne s’enfoncent pas suffisamment dans le sol. L’herbe est alors moins vigoureuse et moins verte, mais aussi bien moins résistante aux périodes de sécheresse et d’ensoleillement. Elle s’usera également plus vite si elle est souvent parcourue par des enfants, par exemple.
En revanche, si vous laissez une herbe plus haute, elle sera plus résistante et plus belle. Les insectes, micro-organismes et bactéries qui y foisonnent contribuent à enrichir les sols et donc le gazon. Mieux vaut donc tondre votre gazon tout en essayant de préserver ces organismes !
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Tailler les mauvaises plantes au printemps
Effectuer une taille adéquate des plantes peut non seulement préserver leur aspect esthétique, mais aussi favoriser leur croissance. Cependant, il est déconseillé de procéder à la taille des arbustes à floraison printanière durant le printemps. De même, il est préférable d’éviter la taille des arbustes dont le flux de sève est particulièrement abondant à cette période ; une taille effectuée au printemps sur certains arbustes pouvant entre autres nuire considérablement à leur floraison.
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Fertiliser le sol plus que nécessaire
Il est important de fertiliser les plantes pour favoriser leur croissance et leur santé, mais il est facile de tomber dans l’excès en utilisant trop d’engrais. Dépasser la dose recommandée peut avoir des effets néfastes sur les plantes.
Une concentration excessive d’engrais dans le sol peut empêcher les plantes d’absorber l’eau et les faire dépérir. Par ailleurs, une surabondance d’azote peut stimuler une croissance rapide et luxuriante qui les rend plus vulnérables aux insectes et aux maladies.
En outre, l’utilisation excessive d’engrais peut causer des carences chez les plantes en bloquant l’assimilation de certains éléments nutritifs. Par exemple, un excès de potassium peut nuire à l’absorption du magnésium, même si ce dernier est présent en quantité suffisante dans le sol, entraînant ainsi des symptômes de carence.
La surfertilisation peut également avoir des effets négatifs sur la flore et la faune du sol, en perturbant les champignons mycorhiziens, particulièrement sensibles aux excès de phosphore.
Il est donc primordial d’utiliser les engrais avec modération, car leur lessivage peut polluer l’environnement, en particulier les sources d’eau potable.
Semer et planter trop tôt au printemps
Le jardin commence à s’animer avec l’arrivée du printemps et les journées ensoleillées nous donnent envie de commencer les semis au potager, mais est-ce le bon moment ? Il ne faut pas se fier au calendrier pour jardiner, car le début du printemps peut varier en fonction de la région et du climat.
Il est préférable d’observer les signes que la nature nous donne pour savoir si le sol est prêt à accueillir nos semis. En général, à la fin de l’hiver, la terre du potager est souvent humide et compacte, ce qui la rend difficile à travailler pour préparer les semis. De plus, les journées sont encore courtes et les gelées tardives sont fréquentes, ce qui retarde le réchauffement de la terre.
Pour savoir si votre terre est prête à recevoir les semis, creusez la terre sur quelques centimètres à l’aide d’un petit outil de jardin. Si la terre est encore collante et difficile à travailler, il est préférable d’attendre encore un peu avant de préparer vos planches de culture.
Une autre méthode consiste à enfoncer vos doigts dans la terre pour vérifier si elle est réchauffée. Si elle est encore froide, attendez avant de commencer les semis.
Il est parfois plus facile de savoir si le printemps est arrivé en observant si les feuilles des arbustes ont émergé de leurs bourgeons ou non. Certaines plantes sont de très bons indicateurs :
- La floraison des saules ou des forsythias en février-mars, indiquant que la température du sol est d’environ 6°C. À ce moment-là, il est possible de semer des épinards, des fèves, des pois, de l’ail, des échalotes et des oignons.
- La floraison des narcisses en mars-avril, qui indique que la température du sol avoisine les 12°C. À ce moment-là, on peut semer à l’intérieur de la maison des aubergines, des tomates, des piments/poivrons. Au jardin, on peut semer des salades, des pois, des fèves, des carottes, des navets, des radis, des choux-raves et du persil.
- Quand les lilas ou les cerisiers sont en fleurs en avril-mai, c’est signe que la température du sol est d’environ 15°C. On peut alors semer des concombres, des courges, des melons, des choux et du basilic, ainsi que planter des pommes de terre.
- À la floraison des roses en mai-juin, la température du sol atteint environ 20°C. C’est le moment parfait pour planter des aubergines, des tomates, des piments/poivrons et semer des haricots.
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Planter des arbustes durant la saison printanière sans tenir compte du climat de sa région
La plantation des arbustes doit avant tout être effectuée en tenant compte des conditions climatiques. Au printemps, la terre peut encore être lourde et froide, ce que n’apprécient pas certains arbustes. Pour la plantation de tous les arbustes persistants, en particulier ceux de terre de bruyère, mieux vaut attendre le début de l’automne.
Il est aussi recommandé de privilégier le début de l’automne pour la plantation des camélias, rhododendrons et de tous les arbustes qui n’apprécient pas les terres trop froides. La température du sol est encore chaude après l’été, ce qui permettra aux racines de s’implanter avant que les températures ne baissent. Les pluies de la saison aideront aussi les racines à se développer, ce qui facilitera la reprise de la plante. Il est toutefois important de s’assurer d’un arrosage régulier, car les pluies d’automne peuvent être plus rares que celles du printemps.
Arroser le soir et en excès : au printemps, mieux vaut arroser modérément et le matin !
Au printemps, il est crucial d’arroser vos plantes, car elles sont en pleine croissance. Toutefois, veillez à ne pas trop leur apporter d’eau pour éviter que leurs racines ne pourrissent ; les grosses chaleurs n’étant pas encore là. Profitez plutôt du printemps pour collecter autant d’eau de pluie que possible avec un récupérateur d’eau, en prévision de l’été et de la sécheresse qui l’accompagne souvent. Durant la saison printanière, préférez les arrosages réguliers, mais modérés. Arroser le soir est également déconseillé, car les températures peuvent être encore trop froides durant la nuit. Mieux vaut arroser en début de matinée.