Le prix Goldman pour l’environnement est une récompense individuelle qui a été créée en 1989 par Richard et Rhoda Goldman, et qui rend chaque année hommage aux défenseurs de l’écologie issus des six régions du monde. Ce prix est considéré comme « le Nobel de l’Écologie ». Portraits de six héros de l’environnement primés ce lundi 23 avril 2018.
Claire Nouvian, la protectrice des fonds marins
Interrogée sur franceinfo, Claire Nouvian évoque les fonds marins comme un espace « pas du tout protégé, dévasté quotidiennement par des bateaux de pêche industrielle ». En 2005, elle crée l’association Bloom. Dès 2009 et le Grenelle de la Mer, elle s’engage pour que les hommes politiques français reconnaissent la nécessité d’interdire le chalutage profond.
En novembre 2015, la France accepte de l’interdire en dessous de 800 mètres, suivie des autres États membres de l’UE en 2016. La Française souhaite désormais que ces pays « se mobilisent très fortement (…) pour qu’on obtienne une interdiction totale et définitive de l’usage du courant électrique pour capturer des animaux marins ».
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Makoma Lekalakala et Liz McDaid : unies contre le nucléaire
Pour l’Afrique, elles sont deux à avoir remporté le fameux prix : Makoma Lekalakala et Liz McDaid, deux femmes originaires d’Afrique du Sud qui ont réussi à faire échouer les projets nucléaires de deux hommes parmi les plus puissants au monde : Jacob Zuma et Vladimir Poutine.
Au bout de cinq années de lutte devant les tribunaux, elles ont obtenu de la justice sud-africaine l’annulation du projet de l’Afrique du Sud d’acheter jusqu’à 10 centrales nucléaires à la Russie pour un coût estimé à 1 trillion de rands sud-africains (76 milliards de dollars, soit plus de 62 milliards d’euros).
LeeAnne Walters : un combat pour l’eau potable
LeeAnne Walters, elle, a dirigé un mouvement citoyen qui a permis de révéler la crise de l’eau contaminée de Flint (Michigan). Grâce à son action, les gouvernements locaux, provinciaux et fédéraux ont pris des mesures pour favoriser l’accès à l’eau potable.
Le Prix Goldman récompense pour cette initiative cette Américaine au foyer, mère de 4 enfants. Elle vit à Flint depuis 1993 et apprécie sa ville. Son attachement à cet endroit et sa détermination l’ont conduite à révéler cette crise sanitaire, après une formation en autodidacte sur la chimie de l’eau.
Khanh Nguy Thi : remplacer le charbon par une énergie verte
Direction l’Asie où, grâce à l’action de Khanh Nguy Thi, 115 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone ont été éliminées du Vietnam chaque année. Cette Vietnamienne de 41 ans a reçu l’aide de la communauté scientifique et des agences locales pour réduire la dépendance énergétique au charbon de son pays.
La lauréate a grandi dans un village du Nord du pays, situé à côté d’une mine de charbon. Plusieurs personnes de sa communauté ont développé des cancers à cause de la pollution et de la poussière liées aux extractions de charbon. Khanh Nguy Thi a fondé en 2011 le Green innovation and development centre (GreenID) pour promouvoir le développement durable au Vietnam. Elle a également créé un réseau de 11 organisations vietnamiennes qui travaillent sur les questions environnementales.
Francia Marquez : la culture pour résister contre l’orpaillage illégal
Francia Marquez a réussi à organiser les femmes de La Toma, dans la région de Cauca, et à faire pression sur le gouvernement colombien pour arrêter l’exploitation illégale de l’or sur les terres ancestrales.
La jeune femme a débuté son action de militante dès l’âge de 13 ans. Elle a utilisé la culture locale, notamment la danse et la musique, contre la construction d’un barrage menaçant son village. Parvenue à l’âge adulte, elle renforce son engagement et met en avant l’environnement et le droit de disposer de terres ancestrales de la région pour lutter contre des entreprises multinationales d’exploitation des sols. En outre, elle a appris aux fermiers de sa région l’agriculture durable.
Manny Calonzo : fini le plomb, place à la peinture responsable et durable
Le Philippin Manny Calonzo a réussi à convaincre le gouvernement d‘interdire la production, l’utilisation et la vente de la peinture au plomb. L’empoisonnement au plomb, notamment par la peinture, touche de nombreux enfants de l’archipel.
L’homme est engagé depuis plus de trente ans sur les questions liées aux droits de l’homme. Il est l’ancien président de EcoWaste Coalition, un réseau de plus de 150 communautés, églises, écoles ou encore professionnels de santé, travaillant sur des solutions durables au sujet du gaspillage, du changement climatique et pour le contrôle des produits toxiques. Après ce poste, il s’est lancé dans la lutte contre la peinture toxique, qui lui vaut aujourd’hui le Prix Goldman.
Illustration bannière : Les 6 lauréats du prix Goldman 2018 – Capture d’écran Youtube
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