Les votes pour l’édition 2010 des prix Pinocchio du développement durable, organisés par les Amis de la terre depuis 2008, sont ouverts depuis une dizaine de jours. Les nominés sont révélés, il ne reste plus qu’à témoigner de votre avis. En parlant des nominés, sont-ils vraiment à leur place dans ce panel déshonorant ?
Les entreprises suspectes passent au crible …
Rappel
Les prix Pinocchio du développement durable ont pour objectif de dénoncer publiquement les abus de certaines entreprises françaises en termes d’exploitation du concept de développement durable, alors qu’elles mènent leurs activités au détriment du respect des droits sociaux, sociétaux, ou de l’environnement.
Bien que ce sont souvent les entreprises qui en disent le plus qui en font le moins, un petit état des lieux s’impose quant au choix de nominés de l’édition 2010…
Dans la catégorie "Environnement" du Prix Pinocchio, on retrouve le Groupe spécialisé dans l’assurance Axa, l’entreprise pétrolière Total, le Groupe minier Eramet et la société spécialisée dans la production d’électricité Alstom.
Les sociétés Axa, qui se prétend assureur responsable, et Total ont pour point commun un penchant certain pour les sables bitumeux (Axa possède près de 350 millions au Capital de Suncor, grosse entreprise canadienne spécialisée dans l’extraction et la distribution de pétrole), ce qui a valu leur nomination au Prix Pinocchio.
Cependant, soulignons que BNP Paribas, pourtant active en matière humanitaire et developpement durable par ailleurs, a fait "mieux" en consacrant pas moins de 731 millions d’euros au secteur du charbon seul…Pourquoi le groupe bancaire, qui s’est attiré les foudres des ONG écologistes, ne figure-t-il pas parmi les nominés ?
Quant à Eramet, expert dans l’exploitation du nickel, un métal particulièrement présent dans la zone de forêts tropicales primaires en Indonésie, ne risquait pas de passer entre l’émail du filet des Amis de la Terre… qui s’en sont fait une spécialité.
Et pour cause, l’entreprise minière projette tout naturellement de doubler sa production détruisant des espèces végétales et animales sur son passage. Eramet aurait intérêt à mieux mettre en avant les actions de compensation qu’elle met en place pour améliorer la perception de son bilan "développement durable".
Enfin, pas mieux pour Alstom, détenteur depuis Avril dernier d’un contrat lié à la construction d’une centrale thermique à charbon en Afrique du Sud dont les répercussions climatiques ne sont plus à préciser…
2ème partie : les prix "Greenwashing"