Et si les imposteurs du bio se multipliaient, succès oblige ? Comment s’y retrouver et éviter les fraudes en tout genre ? Suivez le guide.
Des marges brutes élevées sur les produits bio
Ce n’est plus une vague, c’est une déferlante qui sonne comme une évidence : désormais, pas moins de 70 % des consommateurs achètent régulièrement des produits bio. De quoi éveiller les appétits des géants de l’industrie agro-alimentaire, désireux de soudain verdir leur poule aux oeufs d’or.
En effet, comme l’a constaté l’an passé le magazine 60 millions de consommateurs, les marges brutes sur les fruits et légumes bio au sein de la grande distribution sont outrageusement élevées, parfois deux fois plus que d’ordinaire. Sans même parler du risque de tomber sur des fraudes pures et dures…
Quelle provenance et quels labels ?
Alors, comment faire pour parvenir à s’offrir des produits « verts » qui le méritent ?
Le premier des réflexes est de vérifier la provenance de ces produits bio : viennent-ils du bout du monde ? Est-ce vraiment la saison pour en consommer ? Même si la réglementation en vigueur concernant les produits bio n’oblige en rien à ne proposer que des produits locaux et de saison, cela tombe sous le sens, par cohérence, au moment de remplir son cabas.
Dans le même ordre d’idée, au-delà de marges certes parfois excessives, qui dit produits bio de qualité dit aussi prix en conséquence, comparé aux produits dits conventionnels. Dans les limites du raisonnable, et de votre budget !
Pas facile, il faut dire, de s’y retrouver parmi les nombreux labels qui peuvent coexister. Un emballage vert ou façon papier kraft ne prouve rien ! Si leur faire confiance tient du réflexe au moment d’acheter des produits bio, n’hésitez pas à prendre le temps de réviser les logos et acronymes proposés sur les différentes emballages et étiquettes.
Par exemple, quand des labels correspondant à des cahiers des charges privés tels que Bio Cohérence ou Nature & Progrès sont des plus exigeants, c’est bien moins le cas concernant les cahiers des charges officiels de produits bio certifiés AB ou Eurofeuille.
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Des sanctions et des contrôles renforcés
Pour aider les consommateurs que nous sommes à s’y retrouver, il faut également que la lutte contre la fraude aux produits bio soit à la hauteur.
Bonne nouvelle en la matière : un budget impressionnant de 17,3 millions d’euros vient d’être attribué à un programme de recherches baptisé TOFoo (True Organic food).
Entre Big Data (création de bases de données) et Intelligence Artificielle, les chercheurs vont travailler, en amont de l’arrivée des produits en rayon, à identifier et authentifier les produits bio.
Par ailleurs, l’Europe devrait se doter l’an prochain d’une nouvelle réglementation relative aux produits bio, prévoyant notamment de durcir les sanctions en cas de fraude. Le nouveau règlement européen qui entrera en vigueur en 2021, permettra ainsi de fixer des sanctions en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Par ailleurs, un système de conformité aux règles de l’Union s’appliquera aux produits importés de pays tiers.
Une façon efficace de serrer la vis et de remonter les critères des nombreux organismes de contrôle indépendants procédant à la certification des producteurs de ces pays, parfois de façon exagérément laxiste.