Le bio en déclin : les producteurs appellent à l'aide

L’inflation a semé la tempête dans le marché du bio français. Après des années de croissance, les consommateurs français se détournent des produits bio, optant pour des choix plus abordables. Cette tendance a soulevé des inquiétudes chez les producteurs et suscité des appels à l’action pour soutenir l’industrie.

Une forte chute des ventes de produits Bio

Le Bio, symbole d’un mode de vie sain et durable, subit une véritable dégringolade. Selon les chiffres de l’Agence bio, les ventes de produits bio ont chuté de 8,6 % dans les magasins spécialisés et de 4,6 % dans la grande distribution en 2022. Mais ce n’est pas tout. Nielsen, spécialiste des études de marché, confirme cette tendance négative. Dans 100 passages en caisse en mars 2023, seulement 23 contenaient au moins un article bio, contre 25 l’année précédente et 26 en 2021.

Ce déclin est particulièrement visible dans les ventes de lait et d’oeufs bio. Au premier trimestre 2023, le lait bio représentait 12,6 % des ventes de lait en grandes surfaces, une baisse significative par rapport à 14,8 % deux ans plus tôt. Pour les oeufs bio, le tableau est tout aussi sombre. Le poids de ces derniers dans les ventes totales d’oeufs est passé de 27,2 % en 2021 à 24,4 % actuellement.

L’inflation : le principal coupable

L’inflation et l’augmentation du coût de la vie sont les principaux facteurs de ce changement de cap. Selon NielsenIQ, l’inflation pourrait entraîner un surcoût moyen de 990 euros par foyer en 2023 par rapport à 2021. Face à ce constat, les consommateurs français sont forcés de revoir leurs priorités et de faire des arbitrages.

Ainsi, si les Français font leurs courses plus fréquemment (+6,7 actes d’achat par foyer en moyenne), ils mettent moins d’articles dans le caddie (-0,9 articles achetés par acte). C’est le Bio qui en pâtit le plus. Les ventes de produits bio pour la consommation à domicile, qui représentent 92 % des débouchés du secteur, ont baissé en valeur de 4,6 % l’année dernière, pour atteindre 12 milliards d’euros.

Face à cette situation, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) a appelé à une mobilisation générale pour sauver la filière. « Le gouvernement et tous les acteurs actifs dans le développement de l’agriculture biologique doivent réagir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l’enterrement de la transition agro-écologique de la France », affirme dans un communiqué la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab).

CP 📰 La dynamique de conversion #Bio divisée par trois, la FNAB appelle à une mobilisation générale

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— FNAB (@fnab_bio) June 1, 2023