Rivières, sols, océans… Les PFAS, ou « produits chimiques éternels », se sont tellement répandus à travers le monde qu’ils polluent même les eaux pluviales.
Des « produits chimiques éternels » omniprésents
C’est un constat effrayant, un de plus, que dresse une toute nouvelle étude, parue le 2 août dernier dans le journal Environmental Science & Technology (2). Les chercheurs de l’Université de Stockholm et de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont mis en lumière le fait que, où que l’on se trouve sur la Terre, les eaux de pluie contiennent désormais des produits chimiques cancérigènes.
La cause de cette catastrophe environnementale invisible : les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, surnommées les PFAS ou « produits chimiques éternels ». Ces produits chimiques sont désormais largement présents dans l’atmosphère, à tel point qu’ils s’invitent également dans l’eau de pluie.
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Des substances associées à des soucis de santé
On retrouve ainsi ces PFAS dans la pluie et la neige, à un tel niveau de concentration que cela les rend tout simplement impropres à la consommation. Selon les chercheurs, même si le principal fabricant des produits qui en contiennent, l’entreprise 3M, procède à leur suppression progressive depuis déjà vingt ans, ces produits sont tellement persistants que le danger qu’ils représentent semble tout bonnement impossible à éliminer.
Selon les scientifiques, « l’extrême persistance et le cycle mondial ininterrompu de certains PFAS conduisent au dépassement continu des directives » concernant la qualité de l’eau, établies afin de protéger la santé humaine. En effet, certaines de ces substances sont clairement associées à des problèmes de santé et à des maladies graves : infertilité, complications de grossesse, déficits immunitaires voire cancers.
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L’eau de pluie désormais impropre à la consommation
Selon les auteurs de cette étude, « il faut définir à l’échelle mondiale une limite de concentration des PFAS. » Mais, conclut leur étude, cette limite a d’ores et déjà été dépassée. Où que l’on soit, « le niveau de ce que l’on appelle les « produits chimiques éternels » dans l’atmosphère est devenu si élevé que l’eau de pluie est désormais « impropre à la consommation ».
Ces chercheurs ont par ailleurs démontré non seulement que ces substances étaient plus dangereuses que ce qu’indiquaient les recherches jusque-là, mais aussi que la persistance des PFAS dans notre atmosphère est en partie due à leur transmission depuis l’eau de mer vers l’air marin via les embruns.