Alors que le premier produit labellisé Fairtrade/Max Havelaar a 25 ans cette année, 79 % des français souhaitent aujourd’hui disposer d’une offre de produits équitables plus importante. Et si pour 81 % des français, les acteurs de la grande distribution sont les premiers acteurs qui devraient proposer plus de produits équitables dans leurs rayons, ils souhaitent également voir d’autres acteurs économiques contribuer au développement de ce secteur. Parmi ces acteurs, les écoles, les entreprises et les restaurateurs.
Consommer plus de produits équitables au quotidien : les attentes des français
Alors qu’un Plan National d’appui au Commerce Équitable (PNCE) va être mis en place par le gouvernement suite aux États Généraux de l’Alimentation (EGA), les français semblent de plus en plus concernés par le commerce équitable. En effet, parmi les 79 % des français qui souhaitent disposer d’une plus grande offre de produits équitables, 32 % souhaitent que tous les produits soient équitables, notamment les plus jeunes (35 % des 18-24 ans et 32 % des 25-34 ans).
Les français, de plus en plus sensibles aux critères qui font l’essence même du commerce équitable
Selon le sondage réalisé par OpinionWay pour Max Havelaar France cette année, lorsqu’ils achètent des produits alimentaires, les français prennent d’abord en compte le prix à 88 %. Ils sont ensuite 75 % (contre 62 % en 2017) à être attentifs à l’endroit où ils ont été produits et 62 % aux conditions dans lesquelles ils ont été produits (contre 43 % en 2017) et le respect de l’environnement au cours de leur production. Enfin, 54 % des français se disent soucieux de la personne qui les a produit (contre 35 % en 2017) et 36 % à la rémunération des personnes qui les ont produits (26 % en 2017). Les résultats montrent ainsi une forte progression de l’intérêt des français pour les valeurs qui font l’essence même du commerce équitable : le respect des droits fondamentaux des personnes, une juste rémunération des producteurs et des artisans les plus défavorisés ainsi que la préservation de l’environnement.
Les acteurs économiques doivent proposer davantage de produits équitables
Pour consommer plus équitable, les français souhaiteraient disposer de plus de produits issus du commerce équitable dans les endroits qu’ils fréquentent régulièrement. Ils sont ainsi 81 % à vouloir que le supermarché en propose davantage (dont 33 % souhaiteraient qu’ils soient systématiquement proposés). Les acteurs de proximité sont également cités (vendeurs de fruits-légumes à 79 %, petite épicerie 77 %, boulangerie-pâtisserie à 75 %). 77 % des français voudraient aussi que la cantine scolaire de leurs enfants proposent des repas à base de produits équitables. Des efforts de la part des restaurants, des entreprises, des magasins bio et des magasins d’habillement sont également attendus par les français.
Les mesures souhaitées par les français
Pour consommer davantage de produits du commerce équitable, les français souhaiteraient que les pouvoirs publics se mobilisent. Ils sont d’abord 87 % à vouloir que les administrations publiques (institutions, hôpitaux…) incluent des produits équitables dans leurs achats. Ils sont aussi 86 % à avoir envie que ce type de produits se développe dans les cantines scolaires.
82 % des français souhaiteraient aussi que les pouvoirs publics aident financièrement les agriculteurs qui produisent des produits équitables. Dans ce sondage, 81 % des français évoquent également la mise en place d’un taux de TVA spécifique pour réduire le prix d’achat des produits équitables. Enfin, ils sont 81 % à vouloir qu’une sensibilisation au commerce équitable face son apparition dans les programmes scolaires.
Le mot de Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France
Les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer pour faire de la consommation responsable la norme de demain. La commande publique, par exemple, représente un formidable levier de développement durable. Chaque année, 1 300 tonnes de café, soit 185 millions de tasses par an, sont consommées dans la restauration collective publique en France : si ce café était 100 % équitable, le surcoût serait de moins d’1 centime d’euro par tasse, mais il permettrait d’assurer une juste rémunération des producteurs et une culture respectueuse de l’environnement et des droits humains. Nous avons proposé des amendements au projet de Loi Alimentation pour introduire l’équitable dans la restauration collective publique : l’État se doit maintenant de donner l’exemple.