« Sans attendre la fin du processus en cours », l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) déclare avoir notifié le retrait des autorisations de 36 produits à base de glyphosate.
L’Anses n’a pas attendu l’interdiction du glyphosate au niveau européen
C’est une bonne surprise pour tous les défenseurs de l’environnement : alors que la sortie du glyphosate s’annonçait plus longue et complexe que prévu, l’Anses vient d’annoncer le retrait des autorisations de 36 produits à base de glyphosate, cet herbicide controversé.
L’Agence a également refusé d’autoriser quatre nouveaux produits, « les données fournies par les industriels ne permettant pas de statuer sur leur éventuelle génotoxicité ». « Seuls les produits à base de glyphosate répondant aux critères d’efficacité et de sécurité définis au niveau européen pour les usages revendiqués, et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante, bénéficieront in fine de l’accès au marché français », a précisé l’agence.
L’ensemble du processus d’évaluation des produits sera finalisé d’ici le 31 décembre 2020 Cette décision est tout sauf anodine. En effet, les produits interdits représentaient en 2018 près des trois quarts du tonnage des produits à base de glyphosate vendus dans l’Hexagone. L’Anses a choisi de ne pas « attendre la fin du processus en cours » pour interdire ces produits. Actuellement, 69 produits à base de glyphosate en tout sont disponibles sur le marché français et ont fait l’objet d’une demande de renouvellement de leur autorisation.
[Acutalité] L’@Anses_fr annonce le retrait de 36 produits à base de glyphosate
▶ https://t.co/Yn6InoYBnr pic.twitter.com/YbfhpoWtTn— Anses (@Anses_fr) December 9, 2019
Une évaluation au niveau de chaque État membre
L’Anses dit « poursuivre l’examen des demandes d’autorisation et de réautorisation de produits à base de glyphosate et « procéder également à une évaluation comparative avec les alternatives non chimiques disponibles ». Suite à la réapprobation du glyphosate pour cinq années par l’Union européenne en 2017, l’agence avait décidé de lancer une évaluation comparative soumettant les différentes alternatives disponibles. C’est au niveau de chaque État membre européen, dans un cadre défini par l’Union européenne, que doit se faire l’évaluation des dossiers de demande d’autorisation déposés par les entreprises qui souhaitent obtenir ou renouveler une mise sur le marché de produits phytosanitaires.
Du fait de l’importance de cette décision, l’Anses a rappelé que, « s’agissant du glyphosate, ce cadre a été spécifiquement renforcé en 2017 suite à la réévaluation de la substance active, avec davantage d’exigences impliquant la fourniture de données supplémentaires concernant les risques pour la santé et l’environnement, notamment en matière de génotoxicité de l’ensemble des composants des produits à base de glyphosate. Ces nouvelles dispositions requièrent des études spécifiques menées selon des méthodes standardisées et robustes. »
Illustration bannière : Un tracteur épand du glyphosate – © pfalztv
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Tant mieux. Empoisonner ceux qui achètent et donc font « vivre ces produits » est un juste retour des choses. Courage on va y arriver !