Le 15 septembre 2021, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a tenu son annuel Discours sur l’État de l’Union ayant pour thème « Renforcer l’âme de l’Europe ». Plusieurs sujets y ont été abordés, certains annonçant de futures réglementations et lois européennes auxquelles les pays-membres de l’Union devront se soumettre sous peine de sanctions. La question du travail forcé en fait partie.
25 millions de personnes souffrent de travail forcé dans le monde
Partant du constat que « 25 millions de personnes dans le monde sont menacées de travail forcé ou y sont contraintes, » la présidente de la Commission européenne a annoncé que l’Union européenne se doterait d’une législation visant à les protéger. « Nous proposerons d’interdire sur notre marché les produits qui ont été fabriqués au moyen du travail forcé. Les droits de l’homme ne sont pas à vendre — à aucun prix. »
En interdisant la vente des produits fabriqués par le biais de travail forcé, la Commission européenne ferme un débouché majeur aux entreprises qui profitent de cette pratique, et tout particulièrement les entreprises textiles régulièrement pointées du doigt par les rapports des ONG ou encore des enquêtes indépendantes.
La politique chinoise contre les Ouïghours dans le viseur ?
Bien que le travail forcé soit malheureusement répandu partout dans le monde, pour Raphaël Glucksmann, député européen français, Ursula Von der Leyen a, sans la nommer, ciblé directement la Chine. Sur Twitter, il déclare que la présidente de la Commission européenne a « promis ce matin de bannir les produits de l’esclavage des Ouïghours du marché européen ».
Enfin ! La Présidente de la commission européenne @vonderleyen promet ce matin de bannir les produits de l’esclavage des Ouïghours du marché européen. C’est ce que nous demandons depuis des mois. Les multinationales vont tout faire pour bloquer cette mesure. Mobilisons-nous !
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) September 15, 2021
La Chine a été effectivement pointée du doigt concernant sa politique contre la population musulmane et turcophone dans la province du Xinjiang. Experts et ONG estiment que cette population est contrainte de travailler dans des camps de travail et des usines, notamment textiles.
Raphaël Glucksmann prévient néanmoins ses collègues et les citoyens européens : « les multinationales vont tout faire pour bloquer cette mesure. Mobilisons-nous ! ».