Que serions-nous sans nos cinq sens pour rester connectés au monde autour de nous ? Toucher, voir, entendre, sentir, goûter,… À force de courir au quotidien, on n’a en général guère le temps de se poser et de réfléchir à l’usage que nous en faisons.
Ressentir notre propre corps
Pourtant, la façon dont, inconsciemment, notre cerveau est en permanence nourri d’informations par nos sens, est tout simplement incroyable. C’est lui qui traite ce flux de sensations en permanence, coordonne et met en pratique les actions et réactions que cela suppose, sans que nous ayons même à y penser, en général. Mais tout cela est rendu possible, au fond, par notre sixième sens, qui du coup pourrait être en fait perçu comme le premier : la proprioception.
En effet, cette proprioception nous permet de ressentir notre propre présence, notre propre corps. Cette conscience de nous-même fait que nous savons à tout moment où nous nous trouvons. Comment fonctionne-t-elle ? Au travers d’une multitude de récepteurs sensoriels faisant partie de notre système nerveux périphérique, dans notre peau, nos muscles, ce que l’on appelle les propriocepteurs. On en trouve notamment une forte concentration dans les muscles de nos yeux et dans la plante des pieds. Faites l’essai en marchant pied nu afin de mesurer l’importance de ce ressenti (de préférence sans brique Lego sur le sol…).
Des millions de capteurs sensoriels
Exercice avec disque d’équilibrage – © Microgen
Entre mouvement, vue, toucher et perception de la gravité, les informations captées par ces millions de propriocepteurs permettent notamment de gérer notre équilibre. C’est ainsi que notre cerveau prend en compte en permanence et bâtit tout au long de notre vie ce que l’on appelle notre schéma corporel. Une sorte de représentation mentale et sensorielle que nous nous faisons de notre propre anatomie, un GPS interne et en 3D se nourrissant de nos expériences tout au long de notre vie pour établir la carte mentale de notre corps.
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En cas de dysfonctionnement de notre système proprioceptif, que l’on qualifie aussi parfois de sens musculaire ou de sens kinesthésique, c’est toute notre capacité à repérer notre corps dans l’espace comme à localiser nos propres membres qui en pâtit. Sans cette boussole qui conditionne notre équilibre et nos repères, nous perdons en positionnement comme en stabilité. Avec, à la clé, un risque de chute accru.
Entretenir son sixième sens
Faute d’avoir la Force, on cultive sa proprioception – © Willrow Hood
Du coup, est-il possible d’affiner la précision de notre proprioception ? Avec notre mode de vie de plus en plus urbain et sédentaire, cela devient en fait une nécessité. Car la meilleur façon de le cultiver est justement… de bouger, de rester actif et de faire de l’exercice afin d’entretenir notre sens kinesthésique au fil du temps. Vous pouvez, par exemple, marcher quelques minutes pieds nus chez vous, en déplaçant le regard autour de vous, puis refaire le même exercice les yeux fermés. Pas besoin d’être un Jedi pour ressentir son corps dans l’espace autour de soi !
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Danse, yoga, course à pied et sports collectifs font fortement appel à notre sens proprioceptif, entre contrôle, sensations et coordination. Entretenir ce sixième sens peut aussi passer, si nécessaire, par un véritable travail de rééducation avec un kinésithérapeute, fondé sur des exercices d’instabilité faisant appel aux muscles profonds d’une posture et à des facteurs neurocognitifs : concentration, visualisation, perception, coordination, mémorisation,… Notamment pour des sportifs, après une blessure, de façon à récupérer plus rapidement leurs sensations, la finesse de leurs gestes dans la pratique de leur discipline.
