Si en hiver, la vie sous terre semble tourner au ralenti, les micro-organismes présents dans votre compost extérieur ne sont pas pour autant à l’arrêt. Idem pour les vers en place dans les lombricomposteurs, qui n’arrêtent pas leurs activités, mais demandent toutefois à être préservés du froid si nécessaire.
Comment conserver le compost en hiver ?
De prime abord, ‘composter’ et ‘hiver’ ne semblent pas pouvoir s’accorder, puisque le principe même du compost repose sur la chaleur pour une dégradation optimale des matières. La saison hivernale peut alors venir entraver ce processus naturel, causant quelques soucis de décomposition. Des problèmes auxquels il est toutefois possible de palier avec certaines précautions qui n’empêcheront pas le compostage d’être plus long en hiver. Mais, rassurez-vous : la vie sous terre ne s’arrêtera pas et celle-ci reprendra de plus belle dès lors que les températures remonteront ! En attendant, voici ce qu’il faut faire…
Les conséquences du froid sur le bac à compost
En hiver, l’activité dans le centre de votre bac à composteur devrait demeurer satisfaisante, malgré le froid. En revanche, votre compost sera probablement plus inactif au-dessus. Le risque est alors que les épluchures et autres déchets végétaux déposés soient saisis par le froid, ce qui retardera d’autant plus leur décomposition.
Dans l’absolu, à part faire tourner au ralenti votre compost, les conséquences du froid sont moindres. Mais au retour des beaux jours, une forte odeur de décomposition pourrait alors se dégager de votre bac à compost. Pensez donc bien à déverser au-dessus du tas de compost des matières mortes, qui atténueront ces émanations.
En cas de températures négatives, vous pouvez également entourer votre bac à compost d’une couche isolante tel qu’un voile d’hivernage, de la toile de jute ou autre matière qui favorisera une température plus élevée en son centre. Une protection à enlever impérativement dès les épisodes de gelées passés.
Composter à même le potager en hiver : pensez au paillage
Les jardiniers qui ont l’habitude de composter à même leur potager en hiver peuvent continuer leur activité, même lorsqu’il fait froid. Ce compostage de surface peut toutefois être aidé à l’aide de pailles ou bien de feuilles mortes qui protégeront ce petit écosystème. N’hésitez pas à disposer une épaisse couche de paillage de manière à former une épaisseur suffisamment isolante, favorisant la bonne activité du compost.
Surveillez bien votre potager, car le compost de surface risque fort d’attirer les renards, chats ou autres animaux à la recherche de rongeurs, lesquels aiment justement se cacher sous ce type de paillage…
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Quel que soit votre mode de compostage, en hiver, nous vous conseillons de privilégier si possible l’apport d’aliments à décomposition rapide.
Lombricomposteur : aider les vers à supporter le froid de l’hiver
Quant aux lombricomposteurs abritant les vers de type eisenia, lesquels se chargent d’ingurgiter et digérer les matières organiques pour les transformer en compost, ces derniers peuvent également continuer leurs petites activités en hiver. Si leur température idéale de fonctionnement se situe entre 15 et 25 °C, cela ne veut pas pour autant dire qu’ils arrêtent tout travail lorsque le thermomètre descend trop bas. Plus que le froid, c’est davantage la chaleur qui s’avère dangereuse pour votre lombricomposteur, car les vers ont besoin d’un taux d’humidité suffisant (environ 80 %).
Attention toutefois, plus les températures vont baisser, plus les vers vont entrer en hibernation. Leur activité va donc ralentir, de même que leurs besoins. C’est pourquoi en hiver, le lombricompostage en extérieur doit être réalisé à une moindre fréquence que le reste de l’année. Moins productif qu’en intérieur, votre lombricomposteur doit donc être mis au repos durant la saison hivernale, mais ne cessez pas pour autant tout apport, car certains vers pourraient bien chercher encore de quoi se nourrir.
Si toutefois le thermomètre descend trop fréquemment en dessous de 0, vous pouvez protéger votre lombricomposteur à l’aide d’une petite serre, d’un voile d’hivernage ou encore en l’installant si possible au garage ou dans un coin abrité des courants d’air froid. Nous vous déconseillons toutefois de le placer en plein soleil.
Réussir son compost en hiver : les erreurs courantes à éviter
L’une des erreurs les plus courantes en hiver consiste ainsi à penser que le froid stoppe toute activité dans les bacs de compost et les lombricomposteurs extérieurs.
1 – Cesser d’alimenter le compost en hiver
En hiver, si l’activité du compost est fortement réduite par le froid, les micro-organismes sont encore à l’oeuvre. Ne cessez donc pas d’alimenter votre bac à composteur ou lombricomposteur, mais préférez le faire de manière réduite, avec des déchets à décomposition plus rapide. Évitez ainsi les déchets bruns, plus coriaces, pour privilégier les épluchures de légumes notamment.
2 – Brasser le compost quand il fait froid
Autre erreur souvent réalisée à tort pendant l’hiver : mélanger le compost en pensant favoriser son activité. Or, en mélangeant votre compost, la matière froide entre en contact avec les zones suffisamment chaudes, ce qui risque de tuer les micro-organismes encore existant au centre. Une action qui peut également empêcher la naissance de nouveaux micro-organismes et donc réduire à néant les efforts de la nature.
Préférez attendre le retour des beaux jours pour remuer votre compost à l’aide d’une fourche. Vous pourrez également, une fois la saison hivernale passée, aérer votre bac à compost en laissant ouvert son capot.
3 – Placer son composteur au fond du jardin en hiver
Dernière erreur qui nuit à l’activité du compost en hiver : placer le bac ou le lombricomposteur au fond du jardin, dans un endroit exposé aux vents. Par crainte des odeurs, de nombreux jardiniers font le choix d’installer leur compost à bonne distance de leur habitation, or, quand il pleut ou fait trop froid, cela peut devenir une contrainte d’y porter ses déchets organiques. Rapprocher votre compost de votre logement vous permettra aussi de l’abriter davantage, en choisissant un endroit plus protégé des intempéries.
Vous l’aurez donc compris, composter en hiver demeure tout à fait possible, du moment que l’on accepte que la nature ralentisse ses activités, pour mieux les reprendre aux beaux jours !
