Le modèle BoP pour « Bottom of the Pyramid » inventé en 2004 par un professeur d’économie américain présente la population mondiale comme une pyramide pour laquelle on retrouve à la base les 4 milliards d’individus vivant avec moins de 2 $ par jour, et au sommet, les plus riches parmi lesquels quelques multinationales qui dirigent et décident de l’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé, etc. Selon l’auteur, il est nécessaire de changer son point de vue sur la pauvreté car la base de la pyramide présente un potentiel économique considérable.
La base de la pyramide économique
Qui forme ce qu’on appelle la base de la pyramide économique ? Elle rassemble les 4 milliards d’individus dans le monde qui vivent avec moins de 2 dollars par jour, soit plus de la moitié de la population mondiale. Cette partie majeure de la population vivant dans la pauvreté ne doit plus être perçue comme une victime : à la base de la pyramide, se trouvent des entrepreneurs mais aussi des consommateurs conscients des valeurs.
C’est de ce point de vue que découle le concept de BoP pour Base Of the Pyramid. Les pauvres qui constituent la base de la pyramide doivent être perçus comme moteur de l’économie mondiale.
Nous sommes en effet tous conscients des échecs des modèles traditionnels de l’économie de marché ou de l’aide au développement. Le concept BoP suggère de changer notre manière de voir les choses.
C.K. Prahalad, « The Fortune at the Bottom of the Pyramid »
Prahalad était un physicien indien spécialiste en management et en économie. Son travail a principalement porté sur le rôle et la valeur ajoutée des hauts dirigeants des entreprises multinationales. Le Times l’a classé en 2007 et en 2009 premier parmi les 50 penseurs les plus influents en matière de « Business ».
Le co-auteur avec Stuart Hart de l’article « the Fortune at the bottom of the pyramid » puis du livre du même nom s’intéressait particulièrement à l’impact de la globalisation sur les pays émergents et leurs populations les plus pauvres. C’est de cette façon qu’il est devenu l’un des promoteurs du concept de BoP.
La manière de considérer les 4 milliards d’individus vivant avec moins de 2$ doit changer : ils ne doivent pas être vus comme un fardeau mais plutôt comme un marché porteur pour lequel les entreprises peuvent proposer des produits adaptés. Cette théorie et les pratiques qui s’en inspirent visent ainsi à assurer à un meilleur prix des services de meilleure qualité. En contrepartie, compte tenu de sa taille, le marché représente des opportunités économiques considérables pour les multinationales.
Ainsi, d’après la théorie BoP, les entreprises font une grossière erreur en se contentant de s’adresser uniquement aux 800 millions de personnes les plus riches dans le monde. L’erreur est non seulement stratégique parce qu’elles ignorent la part la plus importante, en nombre, de consommateurs potentiels. Elle est aussi éthique puisqu’elle contribue à accroître la pauvreté dans le monde.
Ce que le concept BoP veut démontrer c’est que la pauvreté n’enlève en rien les besoins de consommation.
En ciblant les populations les plus pauvres, les entreprises contribueraient à réduire la pauvreté et par là même les inégalités Nord-Sud et s’offriraient dans le même temps leur plus importantes opportunités économiques !
Le modèle n’est donc pas philantropique puisque s’implanter sur ces marchés pauvres peut s’avérer être très rentable pour l’entreprise.
Les 12 principes d’innovation
Prahalad fournit 12 principes de base permettant de créer des produits et des services adaptés au marché constitué par la base de la pyramide :
- Cibler sur la performance des prix.
- Développer des solutions hybrides, mélangeant technologie ancienne et nouvelle.
- Mener des opérations graduées et transposables à travers les pays, les cultures et les langues.
- Développer des produits écologiques pour préserver les ressources
- Réinventer totalement les produits et ne pas se contenter d’adapter des produits occidentaux déjà existants
- Construire des infrastructures pour la logistique et la fabrication.
- Déqualifier le travail
- Apprendre aux clients à utiliser les produits
- Concevoir des produits pouvant fonctionner dans des environnements hostiles : bruit, poussière, mauvaises conditions d’hygiène, coupures électriques, pollution de l’eau…
- Concevoir des interfaces utilisateur adaptées
- Penser des méthodes de distribution pour atteindre les marchés ruraux fortement dispersés et les marchés urbains à haute densité.
- Se concentrer sur une architecture large, facilitant l’incorporation rapide de nouveaux dispositifs.
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> suite : du protocole BoP au protocole BoP 2.0
L’économie mondiale nous conduit droit dans le mur.
Très bien cet article. Il aurait pu s’ intituler Il es est de même pour les associations caritatives et les ONG. Elles se contentent de faire de la publicité pour obtenir des dons. ces dons sont employés pour la publicité, les actions sur le terrain, des rémunérations et demandent toujours d’ avantages de dons. Je suis actuellement dans une entreprise ou tout le monde peut travailler et on y entre par parrainage. si les dons étaient utilisés pour investir dans ces parrainages , l’ argent investi reviendrai alimenter les caisses de ces associations et ONG. l’ argent investi reviendrai inlassablement et ce ne serait plus de la charité business mais du business charité. Car l’ argent dépensé est de courte durée alors que quant on utilise l’ argent d’ un fond investie il se régénère automatiquement. J’ ai voulu proposer mon idée a toutes les associations de France qu’ ils soient , la banque alimentaire, les restos du coeur,le secoure populaire et bien d’ autres. personne ne m’ a répondue. A croire qu’ ils seraient tous navrés de voir la pauvreté disparaître. tout le monde donc veut faire quelque chose mais personne ne veut que cela change.Tout ces groupuscules ne sont là en vérité que pour se faire de l’ autosatisfaction. Il faut croire que certains maintiennent les pauvres en vie pour que d’ autres en profitent.
Tout ceci n’est qu’une nouvelle formule de ce que j’appellerais un » social washing » pour permettre à quelques multinationales de continuer à dominer la planète sous couvert d’une éthique bidon. Le concept même de pyramide signifie que l’on ne change rien.