Le ministère de la Transition écologique espère faire diminuer, de manière radicale, le nombre d’imprimés publicitaires non adressés distribués dans les boîtes aux lettres, afin de réduire la consommation de papier.
Le « OUI pub » deviendra obligatoire le 1er juillet 2022
Et si les entreprises cessaient de distribuer leurs flyers et catalogues dans les boîtes aux lettres des particuliers ? D’un point de vue environnemental, le sujet est en effet de taille. Selon une enquête de l’Agence de la transition énergétique (ADEME), chaque année, 894.000 tonnes d’imprimés publicitaires sont distribués dans les boîtes aux lettres, représentant 30 kilos par foyer et environ 730.000 tonnes d’équivalent CO2. En septembre 2021, le ministère de la Transition écologique avait donc invité les collectivités à se porter volontaires pour expérimenter le « OUI pub ». Il s’agit en effet d’inverser la logique de l’actuel « STOP pub » : chaque ménage souhaitant recevoir des imprimés publicitaires non adressés devra faire connaître son souhait en collant sur sa boîte aux lettres un macaron « OUI pub ». Dans le cas contraire, la distribution sera interdite.
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Vingt-cinq agglomérations et métropoles se sont donc portées volontaires pour expérimenter le « OUI pub », dont Troyes, Bordeaux, Grenoble, Dunkerque, Nancy ou encore Agen. Au total, 2,5 millions de ménages seront concernés. Le décret d’application du dispositif « OUI pub » est actuellement en consultation publique, il sera publié le 31 mars 2022. S’ouvrira alors une période de rodage de trois mois. Et à partir du 1er juillet 2022, respecter le « OUI pub » deviendra obligatoire pour les sociétés de distribution.
Les Français restent nombreux à souhaiter recevoir de la publicité sur support papier
Plus de la moitié des Français encore attachés aux catalogues papier – © Marija_Crow
Les Français, adopteront-ils le « OUI pub » ? Selon un sondage réalisé par la société Bonial, 70 % des personnes interrogées jugent positivement cette mesure, 30 % sont même tout à fait favorables. Et près de 6 Français sur 10 (57 %) ont l’intention d’apposer l’autocollant « OUI pub » sur leur boîte aux lettres. En même temps, nos compatriotes ne semblent pas avoir absolument besoin de recevoir ces publicités sur support papier. Le même sondage nous apprend que 75 % des consommateurs consultent de temps en temps les catalogues des enseignes sur leurs sites internet respectifs, et 38 % le font même au moins une fois par semaine.
La mise en place du « OUI pub » n’est bien sûr pas du goût des entreprises spécialisées dans la distribution d’imprimés publicitaires. Le syndicat CAT Adrexo déplore déjà : « Évidement, de nombreuses boîtes n’afficheront pas cet autocollant et ne seront plus à distribuer. On peut sûrement considérer que des secteurs devront être totalement abandonnés si le nombre d’autocollants n’est pas suffisant pour permettre une distribution. En effet, si le nombre de boîtes est très peu élevé, il n’y aura aucun sens à arpenter des rues pour ne distribuer que quelques exemplaires ». La CGT Adrexo tire même la sonnette d’alarme : « Il existe une véritable menace sur les emplois à Mediapost et Adrexo dans les zones concernées (liste de ces zones au verso) car, avec ce dispositif ‘Oui-Pub’, c’est la mort de l’imprimé publicitaire qui est programmé. Des centaines d’emplois sont en danger ! ».
Illustration bannière : Droits des consommateurs : le OUI Pub va rentrer en vigueur – © Lolostock
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