On oublie souvent que les puits de pétrole, bien que délaissés, continuent d’être une source de pollution majeure. Récemment, une étude de l’université de Princeton vient même de démontrer que le méthane émis par ces puits pourrait représenter la 2ème plus importante source d’émissions de ce gaz à effet de serre aux États-Unis.
Puits de pétrole abandonnés : bombes à retardement de la pollution atmosphérique
Selon une recherche menée en Pennsylvanie, les puits de pétrole et de gaz naturel abandonnés continuent activement leur pollution. En effet, ils pourraient constituer une partie non négligeable des émissions de méthane, non prises en compte dans l’atmosphère aux États-Unis.
Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre. De précédentes études ont estimé que les puits qui ne sont plus exploités sur l’ensemble du territoire se chiffrent aux alentours des 3 millions.
Ces derniers pourraient donc représenter la 2ème plus importante source d’émissions de méthane du pays. A noter que ces émissions n’ont jusqu’à présent jamais été comptabilisées par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA).
Une recherche menée sur les puits de pétrole abandonnés
Pour mener à bien l’étude, les scientifiques dont Mary Kang, de l’université de Princeton (New Jersey) ont effectué plusieurs dizaines de mesures directes des flux de méthane.
Et cela, sur 19 puits de pétrole et de gaz abandonnés en Pennsylvanie, situés dans différents environnements (forestiers, marécageux, prairies et près de rivières)(1).
Conclusion : les chercheurs ont constaté que tous ces puits émettaient du méthane, dont 3 à des taux « très élevés », 3 fois plus importantes que la moyenne de la totalité des puits où les émissions ont été mesurées.
Si l’hypothèse émise, à savoir que les résultats de cette étude sont représentatifs de la situation de l’Etat, les chercheurs estiment que les puits de pétrole et gaz abandonnés pourraient compter pour 4 à 7 % de toutes les sources de méthane résultant des activités humaines en Pennsylvanie.
Une nécessité urgente de mieux recenser des émissions de méthane des puits abandonnés
Les chercheurs de l’université de Princeton appellent à un meilleur recensement des émissions de méthane qui proviennent des puits abandonnés.
En effet, au vu des résultats mis en lumière par leur étude, il paraît urgent et nécessaire de « quantifier » le méthane qui s’échappe des puits abandonnés sur l’ensemble du territoire américain.
Une sollicitation d’autant plus pressante que le phénomène est peu connu et que les puits examinés en Pennsylvanie datent au moins de 50 ans, ce qui laisse présager que ces émissions de méthane ont cours depuis de nombreuses décennies.
Le nombre de puits de pétrole abandonnés va augmenter
Avec la poursuite à un rythme élevé de l’accroissement de l’exploitation pétrolière et gazière aux États-Unis et dans le reste du monde, les scientifiques pointent du doigt le fait que le nombre de puits abandonnés va continuer à croître.
Ainsi, les flux cumulés de méthane provenant de ces vieux puits pourraient se révéler plus importants que les émissions liées aux fuites qui se produisent dans la production de pétrole et de gaz.
Un recensement plus efficace des émissions de méthane provenant des puits abandonnés permettra donc une meilleure compréhension de l’impact de ces dernières sur l’environnement. Et souhaitons-le, l’élaboration et la mise en oeuvre de stratégies et de politiques efficaces pour le minimiser.
*
A lire également sur des thématiques similaires :
- Du pétrole en France : une première historique
- Des nanoparticules contre les marées noires
- Réchauffement. On a trop de pétrole !
(1) étude réalisée sur la période de juillet, août et octobre 2013 et en janvier 2014.