Alors que débutent les Assises de l’Eau, l’UFC-Que Choisir rend publics les résultats de son étude menée sur 102 sources d’eau potable.
Une baisse des pollutions en nitrates et en pesticides
Non, la pollution agricole de l’eau n’est pas une fatalité ! C’est ce que souligne l’UFC-Que Choisir, en rendant publique une étude sur 102 sources prioritaires particulièrement menacées par les pollutions(1). Verdict : les mesures de prévention issues du Grenelle de l’Environnement sont globalement efficaces pour obtenir une eau potable sans recourir à une coûteuse dépollution.
C’est pourquoi, l’association demande une protection des captages de tout le territoire, ainsi que la mise en oeuvre stricte du principe pollueur-payeur. En effet, explique-t-elle, « alors que le problème des pollutions de l’eau d’origine domestique et industrielle est en passe d’être résolu, les pollutions agricoles sont, quant à elles, toujours aussi répandues ».
En effet, sur les 76 sources pour lesquelles il a été possible de retracer l’évolution des pollutions, les programmes de protection ont entraîné une baisse des pollutions en nitrates ou en pesticides dans 60 % des cas, et ont permis d’arrêter la progression des pollutions pour le quart des captages.
Un coût supporté par les consommateurs
Pour répondre à l’urgence environnementale et pour protéger la ressource aquatique, l’UFC-Que Choisir a décidé de formuler des propositions concrètes dans le cadre des Assises de l’eau : l’association demande un bilan exhaustif de la protection des 1.000 captages prioritaires, ainsi qu’un état des lieux régulier de la protection des 35.000 captages du territoire national. En deux décennies, les nitrates n’ont en effet pas diminué dans les nappes phréatiques.
Quant aux pesticides, ils dépassent les seuils légaux de potabilité sur la moitié du territoire français pour les cours d’eau et sur le tiers pour les nappes phréatiques.
L’UFC-Que Choisir regrette que « plutôt que de limiter l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires à l’origine de ces pollutions, la France a massivement fait le choix du dispendieux traitement des eaux polluées afin de les rendre potables ». Une politique aussi onéreuse qu’injuste, estime l’association, puisqu’elle consiste à faire payer par les consommateurs l’essentiel du traitement des pollutions agricoles.
Mais c’est ainsi un surcoût compris entre 750 millions et 1,3 milliard d’euros par an supporté par les consommateurs via leurs factures d’eau, en violation flagrante du principe pollueur-payeur.
Illustration bannière : Robinet domestique remplissant une carafe d’eau – © Gyvaphoto
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