De retour d’Afrique, les cigognes transies par le froid de ce début de printemps ont pu compter sur la solidarité inédite de Bulgares qui ont permis aux volatiles de faire étape… dans leur maison. Mais ces gestes pourraient s’avérer dangereux pour les oiseaux.
Des cigognes recueillies dans un salon en Bulgarie
Des Bulgares offrent le gîte à des cigognes. Non, ce n’est pas le nouveau scénario du prochain dessin animé pour enfants, mais la réalité. En Bulgarie, il fait très froid en ce début de printemps : moins trois degrés au thermomètre à Zaritsa, au nord-est du pays. Les cigognes souffrent donc de cette météo glaciale.
Cinq d’entre elles ont heureusement dû faire escale… dans le salon de Safet Halil, un habitant du village, qui les a recueillies chez lui, comme si cela était tout à fait naturel. Un refuge bienvenu pour ces volatiles qui arrivent normalement avec le redoux.
Le pays a décompté en 2016 près de 6.000 nids de cigognes habités, soit un millier de plus depuis le dernier recensement en 2005. Ce pays est donc habitué à accueillir ces volatiles, mais c’est la première fois que l’on en observe autant. Et de l’avis des scientifiques sur place, si le sud-est de l’Europe est habitué aux hivers rigoureux, c’est aussi la première fois qu’il y en a autant en danger.
Et malheureusement, les cigognes ne sont pas les seules. Le phénomène touche aussi les pays voisins comme la Roumanie où des centaines de grives ont trouvé la mort ces derniers jours.
Une quarantaine de cigognes mises à l’abri chez des particuliers
Au total, une quarantaine de cigognes aux ailes souvent congelées auraient ainsi été mises à l’abri chez des particuliers, dans des garages ou des bâtiments agricoles, les hôtes partageant leur expérience sur les réseaux sociaux.
L’ONG Green Balkans a appelé sur son site à « ne pas prendre n’importe quelle cigogne », mais seulement « celles qui se trouvent dans un état de détresse : blessées et avec des plumes mouillées ». En effet, la gentillesse de Monsieur Halil a eu un effet boule de neige et la solidarité s’est mise en place dans le pays. L’ONG a rappelé que si les bonnes volontés sont à saluer, elles peuvent produire un effet délétère : aller à la rencontre d’une cigogne pour la sauver risque aussi de la faire fuir et ainsi de lui faire perdre une précieuse énergie.
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— Europe and the World (@Evropaworld) March 25, 2018
Pour rappel, au printemps les cigognes migrent vers le nord depuis l’Afrique ou l’Espagne pour construire leurs nids et se reproduire. Ces échassiers recherchent des points hauts où à l’abri des prédateurs. Ils peuvent ainsi surveiller leurs proies : couleuvres, escargots, grenouilles. Les oiseaux privilégient les grands arbres, les cheminées ou les pylônes électriques. Les nids peuvent atteindre jusqu’à 70 centimètres d’épaisseur.
Généralement, leur arrivée est synonyme de températures plus douces, mais cette année c’est raté.
Illustration bannière : Cigognes en plain vol – © photomaster
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