À quoi ressemblent les villes durables ?

Face aux défis environnementaux à relever, la question de la croissance et de l’avenir des villes est devenue primordiale ; ce d’autant plus que nos sociétés font face à une urbanisation en plein essor : plus de la moitié de l’humanité vit désormais en ville.

Rédigé par Cecile, le 1 Apr 2022, à 12 h 01 min
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La question du développement de l’environnement urbain doit donc répondre à plusieurs enjeux – tant sur le plan écologique que humain -, afin de faire des villes d’aujourd’hui et de demain des espaces urbains portant un projet environnemental, mais aussi économique et social ; en d’autres mots : des villes durables.

Les caractéristiques d’une ville durable

La notion de ville durable est donc plus un projet holistique qu’une simple théorie. Si sa définition exacte est quelque peu difficile à établir, une ville durable s’appuie néanmoins sur trois grands piliers pour se développer :

  • Une notion de durabilité, lui permettant de se redéfinir constamment afin d’être en mesure de répondre aux enjeux écologiques, économiques et sociaux, pour parvenir à se maintenir dans le temps.
  • La question de la qualité de vie, c’est-à-dire relative à un urbanisme maîtrisé et ayant à coeur d’offrir une équité d’accès à tous les citadins, tant sur le plan des services essentiels (moyens de transport sobres, etc.) qu’en termes d’emploi et de réduction de l’insécurité.
  • Et bien évidemment, la problématique d’un urbanisme écologique, c’est-à-dire respectueux de l’environnement.

En d’autres termes, les villes durables sont porteuses d’un projet de développement prenant en compte, de manière globale, les enjeux sociaux, économiques, environnementaux, mais aussi culturels ; afin de diminuer leur empreinte écologique, tout en tenant compte de l’humain. Des projets nécessaires et qui confrontent les villes à de nombreux défis.

La ville durable doit offrir une qualité de vie accessible à tous – © iStock.

Les défis qu’une ville doit surmonter pour être durable

L’objectif des villes durables est donc multiple, à commencer par l’assurance pour chaque citadin d’un accès équitable aux services essentiels. Atteindre cet objectif nécessaire au vivre ensemble est d’autant plus important que les inégalités d’accès sont vectrices de ségrégation et donc d’instabilité sociétale. Les villes durables doivent ainsi déployer sur l’ensemble de leur territoire des équipements et services accessibles à tous : collecte et gestion des déchets, services d’eau et d’assainissement, énergies et éclairages publics, espaces verts suffisants, réseau de transports collectifs propres, etc.

Ces services essentiels doivent, selon les contextes auxquels sont confrontées les villes, mettre l’accent sur des réseaux de transport inclusifs et sécurisés, y compris pour les personnes les plus vulnérables ; des transports plus sobres, c’est-à-dire les moins nocifs possibles pour l’environnement ; mais également gérés dans un souci d’efficience. Une attention particulière est aussi portée aux zones les plus défavorisées, dans un souci de lutte contre les inégalités. D’où le concept de “mobilité durable” porté par le Global Mobility Call, le congrès international pour la mobilité durable. Une notion qui s’appuie sur trois grands piliers :

  1. Un volet économique permettant le développement de services de mobilité pérennes, lesquels créent des emplois locaux (transports de voyageurs, mais aussi de marchandises, etc.).
  2. L’environnement, avec la réduction des moyens de transport dépendant du pétrole et globalement, la baisse de la pollution générée par les moyens de transport actuels ; lesquels représentent un secteur particulièrement générateur de gaz à effet de serre.
  3. Enfin, un aspect social, avec des services de mobilités adaptés à tous, y compris les publics en situation de handicap, en grande précarité et les personnes âgées. L’ensemble des habitants doivent avoir accès à ces mêmes aides à la mobilité, y compris ceux situés dans les zones les plus reculées.

Les villes durables doivent ainsi mettre en place des stratégies de développement urbain limitant les risques environnementaux et pauvres en carbone. L’urbanisme doit notamment intégrer ces contraintes, pour permettre l’édification de bâtiments économes en énergie.

La question des transports est également un enjeu de taille pour les villes durables – © iStock.

Lire aussi : Nos villes durables de demain passent par des villes solidaires aujourd’hui

Autre défi au coeur de la notion de ville durable : la limitation de l’empreinte écologique. Un enjeu fondamental, à l’heure où l’accélération de l’urbanisation et celle de la croissance démographique entraînent, de pair, une demande croissante d’énergie permettant aux villes de se développer. Ainsi, les villes sont désormais génératrices de près de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc urgent de limiter l’empreinte carbone des zones urbaines, également dans un souci de les protéger des effets du changement climatique ; de nombreuses villes étant situées en zones côtières, aux abords de fleuves, de lacs…

À l’heure où nos sociétés sont marquées par deux crises majeures (climatique et pandémique) et confrontées aux inégalités grandissantes, les villes du futur doivent ainsi contribuer à une reprise post-pandémique plus propre.

Les villes durables doivent déployer des stratégies de développement urbain limitant les risques environnementaux – © iStock.

Les villes les plus durables du monde

Si la notion de durabilité ne peut plus être ignorée par les collectivités locales, certaines villes ont concentré plus tôt que d’autres leurs efforts sur cette problématique cruciale. Selon l’Index Cities in Motion de l’IESE (plateforme de recherche lancée par le Centre de mondialisation et de stratégie de l’IESE Business School et le Département de stratégie de l’IESE) 10 éco-villes se sont démarquées en 2020.

Pour établir ce classement des villes les plus durables du monde, le Cities in Motion Index établi par l’IESE tient compte de neuf critères clés :

  1. l’humain,
  2. l’économie,
  3. la cohésion sociale,
  4. l’environnement,
  5. la gouvernance,
  6. l’urbanisme,
  7. la mobilité et les transports,
  8. la projection internationale,
  9. la technologie.

À ces neuf critères essentiels s’ajoute la manière dont les villes gèrent la crise du COVID-19, laquelle a mis en évidence certains défis durables comme la mobilité et les inégalités. Sur 174 villes examinées dans 80 pays (dont 79 sont des capitales), dix villes durables se sont ainsi détachées des autres, avec en tête et pour la deuxième année consécutive : Londres. Un classement qui en détail, comprend :

  1. Londres (Royaume-Uni)
  2. New York (USA)
  3. Paris (France)
  4. Tokyo (Japon)
  5. Reykjavík (Islande)
  6. Copenhague (Danemark)
  7. Berlin (Allemagne)
  8. Amsterdam (Pays-Bas)
  9. Singapour (Etat de Singapour)
  10. Hong Kong (Chine).

À noter que Londres et New York arrivent, depuis les six dernières éditions du Cities in Motion Index, en première et seconde place du classement. New York était ainsi en tête des villes les plus durables en 2016, 2017 et 2018 ; et en seconde place en 2014. La capitale britannique, première en 2020, l’était également en 2015 et 2019.

Les villes durables sont confrontées à de nombreux enjeux – © iStock.
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