Le 22 juin, la RATP a publié des données concernant la qualité de l’air pour son réseau de transports sous terrains en Ile de France. Les résultats restent alarmants.
Selon la RATP, la qualité de l’air fait partie de ses préoccupations premières.
Des mesures et études seraient faîtes régulièrement. Cependant, si l’on s’attarde quelques instants sur son communiqué du 22 Juin, on remarque l’absence de chiffres et d’informations concernant ce propos.
20 prélèvements sont régulièrement effectués et 5 stations de mesures sont implantées sur le réseau. Ainsi, les stations Franklin Roosevelt, Châtelet Les Halles, Châtelet et Auber et Nation sont équipées de stations autonomes.
Une concentration en particules alarmante
Sophie Mazoué, responsable de la qualité de l’air, affirme que l’on respire les mêmes polluants dans le métro qu’à l’extérieur (à l’exception de l’ozone). A cela s’ajoute les particules spécifiques aux réseaux ferroviaires comme les hydrocarbures aromatiques, le toluène, le fluoranthène, les particules de plomb, nickel, cadmium, arsenic, chrome, fer et manganèse.
Les particules fines (aérosols, fumées noires, poussières) en suspension dans l’air ayant un diamètre compris entre 2,5 µm et 10 µm (PM 2,5 et PM10 restent les particules à le plus surveiller.
Toujours selon le communiqué de la RATP, les systèmes de freinage du matériel roulant seraient responsables du niveau élevé de particules. Mais ce n’est pas le seul coupable. Ce seuil est également provoqué par le manque d’efficacité des dispositifs de ventilation et de climatisation ; ce problème étant rencontré par tous les réseaux ferrés.
La toxicité de l’air respiré serait du au meulage des rails (évitant ainsi le crissement des wagons et des systèmes de freinage mécanique des rames).
Les concentrations en particules fines dans le métro présentent des taux moyens de 150 à 300 µg/m3 avec des pics à 500 µg/m3 aux heures de pointe et à 800 µg/m3 dans le RER.
Ce qui est catastrophique, c’est lorsqu’on les compare à la pollution du trafic : une moyenne de 40 µg/m3 mesurée en pollution de trafic en Ile-de-France en 2005 et 20 µg/m3 en pollution de fond. .
Un autre chiffre alarmant : l’exposition à ne pas dépasser en moyenne sur 24 heures et plus de 3 jours par an est de 50 µg/m3 pour les PM10 et 25 µg/m3 pour les PM2,5 ( chiffres fournis par l’Organisation Mondiale de la Santé).
Face à ses chiffres, la RATP attend les travaux de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur. Ils permettraient à terme de fixer des normes.
En 2001, le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHP) avait estimé que les pics de pollution aux PM10 atteignaient 1 000 µg/m3 dans les réseaux ferrés souterrains franciliens.
Suite à ce constat, une règle avait été fixée : en moyenne pour un trajet de deux heures, la concentration de 347 µg/m3 ne devra pas être dépassée.
La RATP estime, quant à elle, que la durée moyenne d’un voyage est de 50 minutes : les teneurs relevées en moyenne seraient donc respectées, à l’exception des stations de la ligne A du RER au centre de Paris.
Un plan d’action anti-pollution
Véronique Jouannique, médecin et responsable de la cellule toxicologie de la RATP, affirme suivre son personnel grâces à des analyses médicales. Toujours selon Véronique Jouannique, aucun élément ne prouve les effets néfastes sur la santé. De plus, d’autres recherches s’effectuent en partenariat avec l’INSERM, l’hôpital Bichat, l’INRS, l’InVS.
Malgrès ces affirmations de la RATP, le CSHPF demande la mise en place d’un plan d’action visant à :
- réduire les concentrations de particules
- réduire les émissions en intervenant sur les matériaux de roulage, de freinage et d’aménagement des voies.
- améliorer les systèmes de ventilation et de filtration et les adapter à l’intensité du trafic. Chaque station souterraine doit en être équipée.
- équiper de ventilation refrigérée (efficacité prouvée sur les lignes SNCF franciliennes).
surveiller la qualité de l’air de tous les espaces ferroviaires souterrains français. Ainsi, les scientifiques connaîtront les évolutions de la contamination particulaire et mettront en place des actions correctives d’une meilleure efficacité.
Toujours selon la RATP, cette dernière met tout en oeuvre pour améliorer la qualité de l’air de ses espaces : renouvellement de l’air, mise au point d’un système de freinage électrique pour les nouveaux trains limitant de 20 à 25 %, les émissions de poussière.
A cela s’ajoute, la création de 3 trains aspirateurs et 1 train laveur permettant de récupérer les particules. Cependant leur efficacité reste à prouver.
Force est de constater que l’air des réseaux ferroviaires souterrains est pollué, que les particuliers n’en sont pas informés, la RATP publiera en 2008, un communiqué sur les expositions des citadins à la pollution selon les modes de transport.
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2014 : la RATP lutte toujours contre la pollution
lire :
http://lesmots.freelatitude.net/ratp-alerte-rouge-pollution-microparticules-chiffres-ratp-publies
Quel est le risque pour un agent ayant travaillé pendant 37 années en station. Dans ces
particules l’amiante est-elle présente?