Certes, en automne les températures baissent, les journées se raccourcissent et, en plus, il pleut. Mais cette saison est également l’occasion d’apprécier le changement naturel de couleur des feuilles des arbres, véritable spectacle annuel. Dans certaines zones, c’est même une attraction touristique, comme l’est la floraison des cerisiers japonais. Une attraction en péril : le réchauffement climatique serait en train d’impacter les couleurs de l’Automne.
Un climat plus chaud et plus humide en Amérique du Nord
Dans un article publié sur le site The Conversation, le professeur d’Écologie et de Physiologie forestières, Marc Abrams, revient sur un fait qu’il a remarqué : « on me demande souvent comment le changement climatique affecte les couleurs de l’Automne. Ce qui est le plus clair jusqu’à présent, c’est que les changements de couleurs surviennent plus tard dans la saison ».
Un fait qu’il remarque en 2021 à cause d’une « persistance d’un climat très doux et d’un temps humide » qui « réduit les couleurs » dans le nord-est des États-Unis.
Toutefois, il précise également que les choix humains, notamment en matière de gestion des forêts, sont également en cause, et sont même potentiellement la première cause de ces changements.
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Néanmoins, il estime, selon ses propres recherches, que l’impact sur la période de croissance des arbres est réel : dans le nord-est des États-Unis, elle aurait augmenté d’environ 10 à 14 jours. Or, qui dit période de croissance plus importante dit également déplacement du moment du début de changement de saison.
Un risque pour toute une économie, outre que pour la planète
Comme l’explique Marc Abrams dans son article, « les couleurs de l’Automne apparaissent lorsque la saison de croissance se termine et les arbres cessent leur photosynthèse » et donc cessent de produire la chlorophylle qui donne la couleur verte des feuilles.
À la place de ce pigment vert, le carotène, les xanthophylles et l’anthocyanine prennent le dessus, apportant respectivement l’orange, le jaune et le rouge aux feuilles. La hausse de la température et les précipitations plus importantes boostent la photosynthèse et retardent l’apparition des couleurs automnales. À l’avenir, les couleurs flamboyantes pourraient être plus atténuées… voire à terme disparaitre.
À noter les sécheresses récurrentes – dues aux dérèglements climatiques elles-aussi – qui font souvent brunir, flétrir et tomber les feuilles, avant même que l’automne arrive.
Le retard dans le changement de couleurs automnal, et la réduction du temps durant lequel ces couleurs s’affichent, présente un risque économique, particulièrement dans certains États américains. Le tourisme lié aux paysages automnaux rapporte en effet 8 milliards de dollars par an outre-Atlantique.
Il est plus que temps de protéger nos forêts !