De toutes les villes qui ont accueilli les Jeux olympiques d’hiver depuis Chamonix en 1924, d’ici 2050, seules 10 villes pourront encore les accueillir, si le rythme de réchauffement climatique ne ralentit pas.
D’ici 2050, seules 10 villes pourront encore accueillir les Jeux olympiques d’hiver
Alors qu’une nouvelle édition des JO est sur le point d’ouvrir à Pékin, le 4 février 2022, une étude s’attache à modéliser l’impact du réchauffement climatique sur cette manifestation sportive qui a de plus en plus de mal à être organisée dans des conditions naturelles(1).
Il se trouve que si le réchauffement climatique se poursuit au même rythme, des 21 villes qui avaient accueilli des Jeux olympiques d’hiver par le passé (à commencer avec Chamonix en 1924), d’ici 2050, seules 10 villes pourront encore accueillir les Jeux dans des conditions d’enneigement naturel. Et d’ici 2080, le nombre de ces villes tombera à 8 et seule Sapporo, au Japon, serait encore en mesure de procurer un environnement sécuritaire.
Dans le scénario où la température moyenne mondiale serait limitée comme le prévoit l’Accord de Paris, le nombre de ces villes serait de 13 en 2050 et de 12 en 2080.
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En effet, en l’absence de conditions climatiques propices à la formation de neige, les villes organisatrices des Jeux olympiques d’hiver ont aujourd’hui systématiquement recours à la création de neige artificielle. Depuis les Jeux de Vancouver, en 2010, la pratique s’est généralisée, et plus aucune édition des Jeux olympiques d’hiver ne se passe sans neige à canons.
La neige artificielle, une aberration du point de vue de l’environnement
Ce sera encore le cas lors des Jeux de Pékin, en février 2022 : pour la première fois de l’histoire, ces Jeux se passeront avec quasiment 100 % de neige artificielle. Une centaine de générateurs de neige seront en fonctionnement 24 heures sur 24, puis elle sera pulvérisée sur les pistes de ski à l’aide de 300 canons à neige.
Au-delà de l’absurdité de la chose, il faut garder à l’esprit que ce processus est énergivore et gourmand en eau. Cela, alors que la région de Pékin manque déjà d’eau.
Le recours à la neige artificielle est également préjudiciable pour les athlètes. Non seulement ils seront amenés à faire de leur mieux sur une surface dont ils n’ont pas l’habitude, mais la neige artificielle a aussi une texture différente, elle est plus dure, ce qui pose un risque en cas de chute.
Impacts des JO d’hiver précédents
Le manque d’enneigement artificiel diminue par ailleurs les opportunités pour les athlètes de s’entraîner sur place en amont de la compétition, leur offre des pistes de longueur réduite et pose le risque de retard du début ou d’annulation d’une compétition le jour J.