Avec la préparation de la conférence sur le climat en 2015 à Paris, le Ministère de l’Ecologie se prépare à « une échéance cruciale, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C » ». Sans attendre le sommet des Nations Unies, plusieurs voix se sont fait entendre dans le débat public. C’est évidemment le cas du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, mais aussi des personnalités issues de la société civile comme Christophe Mazurier, ou encore Nicolas Hulot…
Le réchauffement oublié …
La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) de 1992 a marqué un profond tournant dans l’histoire de l’humanité. Avec la conférence de Rio, la notion de développement durable définie en 1987 dans le rapport Brundtland prenait une nouvelle consistance. Puis vint, le traité de Kyoto qui devait marquer la détermination des pays à lutter contre cette nouvelle menace qui unissait les destins de toutes les communautés humaines.
Seulement les difficultés économiques de ces dernières années ont rendu la coordination plus difficile alors que certains Etats ont longtemps préféré nier l’existence d’une réelle menace (1). Ainsi « depuis la conférence sur le changement climatique qui s’est tenue à Copenhague en 2009, aucune action concrète n’a été réalisée par ces pays développés dont notamment le Japon, l’Australie et les Etats-Unis ».
De plus, avec la bienveillance des pays comme la Chine ou la Russie (2) qui ont préféré rejeter la responsabilité du changement climatique sur l’Occident, le lobby pétrolier est également très actif pour empêcher des décisions contraignantes d’être prises. Face à cet immobilisme,
Laurent Fabius a souhaité rappelé « qu’au-delà de 2 degrés [e réchauffement] ce sera le chaos climatique et personne : aucun particulier, aucune entreprise, aucune nation, aucune commune ne sera épargné ».
C’est pourquoi il a proposé le 6 juillet dernier un basculement des aides énergétiques qui sont « actuellement investies à hauteur de 80 % vers les énergies fossiles contre 20 % pour les renouvelables ». Autre proposition choc faite à cette occasion par le dirigeant du Quai d’Orsay, faire publier les empreintes carbone des entreprises par les agences de notation.
La société civile s’engage contre le réchauffement
La société civile s’est aussi engagée à travers des Organisations Non Gouvernementales, seulement ces dernières sont assez pessimistes. A Varsovie, Greenpeace, Oxfam, WWF, et Les Amis de la Terre Europe avaient choisi de quitter la table des négociations avant la fin des discussions. Heureusement, elles ne sont pas les seules à s’être mobilisées sur ces sujets.
Pour François Hollande qui s’est réconcilié avec le monde de la finance, le banquier Christophe Mazurier fait figure d’exemple (3). Par ailleurs, au moment d’une visite au Vatican, le chef de l’Etat avait eu cette formule forte : «Dieu pardonne toujours, les hommes parfois, et la nature jamais quand on ne prend pas soin d’elle»… Sur ce dossier au moins, personne ne pourra donc l’accuser de faire de l’idéologie puisque pour sauver la planète il s’est allié avec la Finance et l’Eglise !
D’ailleurs Nicolas Hulot était présent lors de la visite rendue au Saint Siège… Celui qui est actuellement l’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète avait à l’époque salué le projet d’encyclique. Depuis il s’est également mobilisé pour cette cause en créant une pétition au début de l’année 2014 (4) dans l’espoir d’amplifier « la pression pour obtenir un accord qui garantisse un avenir à notre planète ».
Car si l’Europe est en avance sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les mauvaises langues noteront que la baisse de la croissance contribue à l’explication de ces résultats. Heureusement, la mobilisation de la société civile semble avoir été entendue puisque l’Union Européenne a finalement décidé de porter de 20 à 40 % ses objectifs climatiques à l’horizon 2030…
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(1) http://www.afriquejet.com/afrique-centrale/9531-protocole-kyoto-rwanda.html
(2) http://www.lapresse.ca/actualites/national/201112/16/01-4478699-la-russie-appuie-le-canada-dans-son-retrait-du-protocole-de-kyoto.php
(3) http://www.huffingtonpost.fr/christophe-mazurier/ (4) http://www.avaaz.org/fr/hulot_sursaut_climat_sam_pa/?bspRWcb&v=34504
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