Il n’y a pas de planète B. Alors pour lutter contre le réchauffement climatique, quelles mesures véritablement extrêmes pourrions-nous prendre ?
D’énormes efforts à réaliser
Et si, pour changer, on imaginait le pire ? S’il fallait modifier drastiquement notre mode de vie, changer entièrement notre mode de consommation ? C’est le sujet sur lequel le bureau d’étude B&L Evolution s’est penché.
En fournissant une liste de mesures drastiques à prendre si nous voulons vraiment éviter que le réchauffement climatique ne dépasse le seuil critique des 1,5°C dans le monde(1). Le scénario imaginé n’a rien d’un inventaire à la Prévert…
Joue-t-on seulement à se faire peur ? Les auteurs de cette étude ont bien conscience que ce ne sont là que des hypothèses, « un scénario idéal, mais peu réaliste ». Ils le reconnaissent franchement : « Il ne s’agit ni de proposer un programme réaliste économiquement, ni de proposer un programme souhaitable socialement, ni de proposer un programme jugé acceptable politiquement ».
L’objectif est « d’aider à comprendre l’ampleur des efforts à réaliser afin que chacun puisse juger de leur faisabilité ou de leur réalisme dans le contexte actuel ».
Interdire les vols hors Europe
Selon le rapport du GIEC, il est encore possible de limiter le réchauffement de la Terre par les gaz à effet de serre à 1,5°C en agissant dans les dix années à venir. Ou à défaut voir la Terre et l’humanité frappées par les pires fléaux : crises alimentaires, mouvements de populations, épidémies, extinctions d’espèces, raréfaction de l’eau…
Or, pour l’instant, nous nous dirigerions, toujours selon le GIEC, vers une augmentation de 3°C de la température moyenne sur Terre…
Alors, que faire pour ne pas en arriver là ? Quitte à jouer le tout pour le tout et à chambouler drastiquement les moeurs et les habitudes, le bureau d’étude B&L Evolution n’y va pas par quatre chemins : interdiction de tout vol hors Europe non justifié dès 2020, avec deux vols aller-retour autorisés par jeune de 18 à 30 ; interdiction de vendre des véhicules neufs pour un usage particulier, circulation interdite aux voitures thermiques et poids-lourds dans les centre-ville, voies urbaines réservées aux mobilités douces ; vitesse limitée à 110 km/h sur les autoroutes et à 80 km/h pour les poids-lourds ; mise en place d’un couvre-feu thermique entre 22 h et 6 h et, même, interdiction de construction de nouvelles maisons individuelles et une surface maximum de 30 m2 par habitant.
Des mesures impossibles à faire accepter
Appliquer le modèle drastique imaginé par B&L Evolution suppose clairement de remettre en cause les fondements même de notre économie libérale mondialisée.
Il faudrait notamment relocaliser la production textile, instaurer des quotas sur les produits importés. Mais aussi remplacer les parkings par des potagers, repenser l’agriculture et l’élevage pour réduire la consommation de viande de 90 à seulement 25 kg par personne et par an.
Bien sûr, selon le bureau d’étude B&L Evolution, cette grande transition, ce changement de paradigme, ne se feront pas sans difficultés, sans conséquences sur nos modes de vie. « Ils se heurteront à nos barrières cognitives et entraîneront certainement des rejets massifs ». « Et si faire accepter à la population un ensemble de mesures aussi ambitieuses est improbable, ne rien faire serait pire »…
Le fascisme verdâtre dans toute sa splendeur… tout ça pour un hypothétique réchauffement qui, jusqu’à preuve du contraire, est sans doute naturel