Le changement climatique pourrait aussi avoir des conséquences sur le rendement de l’orge et, par conséquent, entraîner une hausse du prix de la bière, selon un groupe de chercheurs international.
Une production d’orge en baisse qui fait craindre une pénurie de bière
Et si les bières devenaient plus rares et donc plus chères ? Une réalité plausible selon une étude publiée lundi 15 octobre dans la revue Nature Plants(3). En cause, le réchauffement climatique : les fortes chaleurs entraînent une diminution de la production mondiale d’orge.
Dabo Guan, professeur en économie du changement climatique à l’université d’East Anglia en Grande-Bretagne, et co-auteur de cette étude scientifique précise dans un communiqué que « les cultures de haute qualité sont encore plus sensibles » au réchauffement climatique.
Et une pénurie de whisky
Ainsi, outre la bière, le whisky pourrait lui aussi être concerné par une pénurie. En effet, si 80 % de la récolte de l’orge dans le monde sont utilisés pour nourrir les animaux notamment, l’orge de la meilleure qualité, soit les 20 % restants, est consacrée à la production de bière ou de whisky. Ces deux boissons pourraient donc pâtir de ce changement climatique.
Et l’avenir ne s’annonce pas meilleur puisque le réchauffement est amené à se poursuivre, voire à empirer. Selon les prévisions météorologiques, sécheresses et vagues de chaleur frapperont au cours de ce siècle l’une des grandes régions de culture de l’orge au moins une fois par an, entraînant une chute de 16 % de la production mondiale de bière.
Les chercheurs expliquent que cela représente tout de même la consommation annuelle américaine.
Une production mondiale d’orge en chute de 40 % dès le printemps 2019 ?
Quant aux prix, ils pourraient doubler à la suite de ces crises, selon les chercheurs.
Au final, la production mondiale d’orge pourrait commencer à chuter dès le printemps 2019. Et, ce, jusqu’à 40 % par rapport à la normale, selon un article d’août 2018 de Bloomberg (2). Ce qui représenterait une pénurie de 490.000 tonnes d’orge pour l’Union européenne.
D’après les résultats de cette recherche, si la communauté internationale réussit à mettre en oeuvre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, le rendement ne baissera que de 5 %. Mais on en est loin.
Les scientifiques estiment donc que la consommation de bière chutera en premier lieu dans les pays qui en consomment le plus. Il est donc estimé que les Belges et les Allemands seront contraints d’en boire 30 % de moins d’ici 2099.