En mer Méditerranée, les températures augmentent 20 % plus vite par rapport à la moyenne mondiale, signalait la WWF dans un rapport publié début juin 2021.
Mer Méditerranée : des espèces envahissantes ont remplacé les espèces endémiques
Le réchauffement climatique est une catastrophe pour la mer Méditerranée. Et ce n’est même pas une menace éloignée dans le temps : des changements de grande ampleur ont déjà eu lieu et continuent d’avoir lieu aujourd’hui, sous nos yeux. Les eaux chaudes ravagent les fragiles herbiers marins et les coraux. Ainsi, les herbiers de posidonies endémiques, les coraux gorgones et les Pinna nobilis ont décliné dans toute la région, jusqu’à s’éteindre complètement dans certaines zones. Pourtant, la disparition de ces espèces aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’écosystème marin, car elles constituent des habitats vitaux pour de nombreuses espèces.
Climat – plus 1,5 degré, c’est déjà trop tard
En plus, de nouvelles espèces, habituées aux eaux chaudes, ont migré depuis l’océan Indien et la mer Rouge pour élire domicile dans la mer Méditerranée, au point de remplacer des espèces endémiques. Dans les eaux près de Gökova, au sud de la Turquie par exemple, 98 % des poissons herbivores sont désormais des poissons-lapins, et les 2 % restants des poissons-perroquets. Et dans les eaux avoisinant la région italienne de Ligurie, les barracudas et les mérous sombres sont devenues monnaie courante. Le fait que toutes ces espèces vivent désormais dans ces zones est totalement nouveau.
Même sans réchauffement des eaux, l’écosystème de la mer Méditerranée est déjà éreinté
Si tous ces changements ont lieu, c’est parce que la mer Méditerranée se réchauffe la vitesse Grand V. Avec des températures qui augmentent 20 % plus vite que la moyenne mondiale et une élévation du niveau de la mer qui devrait dépasser un mètre d’ici 2100, la Méditerranée est en train de devenir la mer qui se réchauffe le plus vite, mais également la mer la plus salée de notre planète.
Écosystèmes en danger – la Méditerranée bat des records de températures
Comme le souligne WWF, le changement climatique pèse particulièrement sur la mer Méditerranée car il vient s’ajouter aux pressions humaines déjà existantes : la surpêche, la pollution, le développement côtier et le transport maritime ont déjà considérablement réduit la résilience écologique de la Grande bleue.
Illustration bannière : La prolifération des barracudas : une catastrophe écologique en Méditerranée – © New Media and Films
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Le canal de Suez n’y est évidemment pour rien… et seules les eaux de surface se réchauffent, à plus de 3m de profondeur, les températures sont identiques