Les récentes modélisations des températures mondiales livrent des conclusions plus sombres comparé à celles évoquées précédemment.
Réchauffement climatique : le seuil de 1,5°C pourrait être atteint plus tôt qu’anticipé jusqu’ici
L’humanité, pourra-t-elle éviter une hausse de plus de 1,5°C des températures moyennes d’ici 2050 ? Pour les chercheurs de l’Université McGill, non seulement la réponse est non, mais d’ici 2050 notre planète sera bien plus chaude que ça. Le seuil fatidique (et dangereux) du +1,5°C sera atteint bien avant : entre 2027 et 2042, et très vraisemblablement entre 2030 et 2032…
Selon une étude qu’ils publient dans la revue Climate Dynamics(1), même si les émissions de gaz à effet de serre sont tout d’un coup réduites de manière drastique, la probabilité que le seuil de 1,5°C soit franchi d’ici 2050 est de 54 %. Et ce n’est que le scénario le plus favorable. Dans le scénario le plus défavorable, il y a 94 % de chances que la hausse des températures moyennes atteigne les 2°C d’ici 2100.
L’horizon dessiné par les chercheurs de l’Université McGill est bien plus court par rapport à l’estimation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), selon laquelle nous franchirons le seuil de 1,5°C d’ici 2052. Pourquoi une telle différence ? Pour arriver à ce résultat, l’Université McGill a en effet utilisé un nouveau modèle de prévision, qui diffère considérablement de ceux utilisés jusqu’ici.
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Le GIEC, trop optimiste dans ses prévisions climatiques ?
Outre la différence dans les résultats obtenus, le modèle de l’Université McGill permet aussi d’obtenir des modélisations plus précises. Les chercheurs à l’origine de cette étude proposent plusieurs scénarios, tandis que le GIEC fournit les résultats de ses travaux sous forme de fourchettes larges : ainsi, selon cette institution, si la concentration de CO2 présente dans l’atmosphère double d’ici 2050, à la même échéance la température moyenne mondiale augmenterait de 1,9 à 4,5°C.
L’Université McGill n’est pas la seule à livrer des prévisions alarmantes. Selon une récente étude du Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique, la température mondiale moyenne aurait déjà augmenté de 1,07°C depuis 1950, et non pas de 0,91°C, comme l’estime le GIEC.
Illustration bannière : Animal emblématique du réchauffement climatique et de ses effets sur la faune, l’ours polaire pourrait avoir quasiment disparu d’ici la fin du siècle © james_stone76
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