- Le réchauffement climatique, les émissions de carbone et gaz à effet de serre, on en parle dans tous les médias, mais peu le font avec clarté.
Un ouvrage récent, ‘Trop de pétrole", apporte de nombreuses explications frappantes. consoGlobe l’a lu pour vous et vous en proposera des analyses passionnantes.
Réchauffement climatique : plus ou moins inévitable en fonction du pétrole
Le GIEC et la communauté scientifique s’accordent désormais sur un scénario de réchauffement climatique en fonction des « profils d’émission de CO2 » à partir du niveau d’émission actuel.
Le scénario central décrit, après stabilisation, :
- une augmentation de température moyenne de + 2,7°C, plus ou moins 3°C si la concentration de dioxyde de carbone dépasse 450 ppm*.
- + 3°C si la concentration de dioxyde de carbone dépasse 450 ppm.
- Cela ne se produira que si les émissions de gaz carbonique sont divisées par 2 en 2050 : On en est loin comme on l’a expliqué dans un article récent sur la demande énergétique mondiale.
Tout le monde s’accorde à dire qu’une hausse moyenne de température de + 3°C (atteinte si les émissions sont de 1000 milliards de tonnes de carbone (gigatonnes de carbone, Gtc) créerait déjà de très graves difficultés climatiques, une catastrophe en réalité.
- Si sur 200 ans, les émissions de carbone atteignent 2000 Gtc, la hausse des températures sera de+ 5°C ; une évolution énorme dans sur une durée aussi petite à l’échelle de l’histoire de la planète.
*L’augmentation serait de 6°C plus ou moins 6°C si la concentration de dioxyde de carbone atteint 1000 ppm. Malgré les incertitude on peut estimer que la moitié de la fourchette d’évolution des températures de 2 à 8°C proposée par le GIEC relève de l’incertitude scientifique et l’autre moitié des émissions futures de C02, autrement dit des activités et décisions de l’humanité.
Il y a trop de pétrole disponible.
La quantité de réserves de pétrole et de gaz présents sur terre ainsi que des réserves de charbon, autre énergie fossile, représente 5000 milliards de tonnes, soit 1200 Mds de t de carbone sous forme de pétrole et de gaz et 3700 Mds en ressources charbon.
Tout le charbon n’est pas exploitable et on estime que les ressources fossiles exploitables représentent plus de 3000 milliards de tonnes.
La différence entre 1000 et 3000 milliards fait réfléchir :
>> pour que la hausse de température ne dépasse pas 3°C, il faut que les hommes ne touchent pas aux 2/3 des réserves présentes dans le sous sol de la planète (charbon, pétrole, gaz) dans les deux siècles à venir.
C’est pourquoi, Henri Prévot, dans son ouvrage « trop de pétrole » affirme qu’on a trop de pétrole.
En effet, quelles que soient les capacités et les solutions de stockage du carbone qui seront mises en oeuvre, le constat demeure incontournable : pour éviter une catastrophe climatique, les hommes doivent s’imposer de ne pas toucher à la moitié des réserves accessibles qui sont sous leurs pieds.
Aurons-nous cette sagesse ?
Ce constat, ce fait indéniable soulève un problème pratique aux économies modernes.
Un dilemme énergétique et économique
Si le prix du pétrole reste élevé, cela correspondra à une forte consommation et donc au renoncement à contenir le réchauffement par effet de serre.
- Si nous luttons avec détermination contre le réchauffement, nous allons contenir la demande en pétrole, renoncer à extraire une grande partie des ressources de pétrole – gaz – charbon disponibles et alors le prix du pétrole restera bas.
Autrement dit, un prix du pétrole élevé correspond à un renoncement à combattre l’effet de serre et le réchauffement climatique. H. Prévot note bien qu’à court-moyen termes, on peut venir à manquer temporairement de pétrole, le temps que le charbon prenne éventuellement le relais (ce qui serait une catastrophe).
>> Mais à l’horizon de plusieurs décennies, c’est incontournable : « on ne peut lutter contre l’effet de serre et le réchauffement que si l’on consomme pas toute l’énergie fossile disponible. »
Impact sur le réchauffement : émissions de CO2 par type d’énergie
Les émissions en C02 du nucléaire sont très faibles, proches de celles de l’éolien et bien loin du charbon qui est la forme d’énergie qui émet le plus de dioxyde de carbone. En fait ce sont les émissions qui sont enregistrées pendant la construction des centrales qui sont mesurées ; la production en elle-même étant neutre.
- Nucléaire : 19 kg équivalent carbone par tonne équivalent pétrole
- Eolien : 32 équivalent carbone par tonnes équivalent pétrole
- Solaire photovoltaïque : 316 équivalent carbone par tonne équivalent pétrole
- Gaz Naturel : 651 kg équivalent carbone par tep
- Pétrole – essence : 830 kg équivalent carbone par tep
- Diesel – fioul : 856 kg équivalent carbone par tep
- Charbon : 1123 kg équivalent carbone par tep
L’éolien est intermittent, ne produit que 20 % du temps et pas en phase avec la demande. Il est couplé aux centrales à gaz (fioul également).
Nucléaire : 19 kg équivalent carbone par tonne équivalent pétrole
Eolien : 1/5 * Eolien + 4/5 (Gaz Naturel ou fioul) : 527 ou 691 équivalent carbone par tonnes équivalent pétrole
seuls quelques isolés pensent encore que le réchauffement en cours est naturel… oui, il y a bien quelques scientifiques qui refusent l’évidence, ceux subventionnés par Exxon par exemple, mais faudrait ne pas affirmer n’importe quoi : oui aujourd’hui, 98% des scientifiques qui se sont penché sérieusement sur le sujet s’accordent sur le sujet : le réchauffement en cours est le fruit des activités humaines, surtout depuis la révolution industrielle
JPierre, chercheur météorologue depuis 32 ans …
« Le GIEC et la communauté scientifique s’accordent désormais sur un scénario de réchauffement climatique »
Le GIEC, oui. La communauté scientifique, non. Et de moins en moins.