Le procédé SeaChange pourrait capturer 10 milliards de tonnes de CO2 par an avec 1.800 installations à grande échelle et produire de l’hydrogène utilisable comme carburant propre.
Un procédé innovant qui permet à la mer d’emmagasiner davantage de CO2
C’est une solution révolutionnaire de captage de CO2 qui a été présentée lors du colloque AltaSea, dont la dernière édition s’est tenue en avril 2023. L’équipe dirigée par Gaurav Sant, directeur de l’Institut de gestion du carbone au sein de l’Université de Californie à Los Angeles, a mis au point une technologie capable de convertir le CO2 dissous dans l’eau de mer. (Il faut savoir que l’eau de mer contient environ 150 fois plus de dioxyde de carbone que l’air.)
Grâce à un réacteur à flux continu, l’eau de mer circule à travers une grille électriquement chargée. Ce procédé rend l’eau alcaline, provoquant la combinaison du CO2 avec le calcium et le magnésium pour former des minéraux, qui descendent sur le lit de la mer. L’eau de mer est ainsi vidée de son CO2 et devient prête à en absorber davantage depuis l’atmosphère. Selon Gaurav Sant, si 1.800 navires de ce type étaient déployés simultanément, cela permettrait de capturer 10 milliards de tonnes de CO2 par an. Soit un peu plus du quart du volume de CO2 émis chaque année (37 milliards de tonnes).
Le saviez-vous ?
Savez-vous réellement à quoi correspond 1 tonne de CO2 ?
SeaChange produit en plus de l’hydrogène gazeux
Cette méthode, prête à être déployée à grande échelle, produit également de l’hydrogène gazeux en tant que coproduit. Ce dernier peut être utilisé comme carburant propre. De plus, le procédé mis au point par Gaurav Sant permet de convertir le calcium et le magnésium présents dans l’eau de mer en calcaire solide et en brucite. Cette dernière substance est la forme minérale de l’hydroxyde de magnésium, à l’instar de certains organismes marins qui forment des coquillages.
En 2021, Gaurav Sant a également dirigé un autre projet de recherche visant à réduire l’empreinte carbone du béton en injectant directement les émissions de CO2 dans des bétons spécialement formulés. La mise au point de ce procédé a d’ailleurs permis à l’Université de Californie à Los Angeles de devenir la première université à remporter un prix XPRIZE.
« The ocean is already the planet’s most powerful carbon removal tool. But we need it to do more to reach net zero emissions. » https://t.co/yFC5TQmjeM via @business
— Equatic.tech (@equatic_tech) May 12, 2023