Dans son rapport intitulé « Réduire la pauvreté mondiale par l’enseignement primaire et secondaire universel« , l’UNESCO démontre que près de 60 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté si tous les adultes allaient seulement deux ans de plus à l’école. Et si tous les adultes achevaient leurs études secondaires, ce seraient pas moins de 420 millions de personnes qui échapperaient à la pauvreté. Ceci reviendrait à réduire de moitié le nombre total de personnes pauvres à l’échelle mondiale. Et de près des deux tiers en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
C’est « une bonne nouvelle » qui « montre que nous avons un plan concret pour garantir que nul n’aura plus à vivre avec à peine quelques dollars par jour« , en conclut la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.(2)
Une évidence ? Apparemment, non…
Ce qui pourrait sembler de bon sens nécessite visiblement l’insistance de l’UNESCO. Certes il est admis que l’éducation de tous bénéficie à l’ensemble de la société par ses effets positifs sur la croissance, la qualité de vie et la maîtrise de la croissance démographique. Et pourtant, l’UNESCO note que « quasiment aucun progrès n’a été réalisé ces dernières années en matière de réduction des taux de non-scolarisation« .
En effet, il apparaît qu’au niveau mondial, « le droit à l’éducation de 9 % des enfants en âge de fréquenter l’école primaire est bafoué, et ce taux atteint 16 % et 37 %, respectivement, pour les jeunes du niveau du premier et du second cycles du secondaire« . Ce sont ainsi pas moins de 264 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes qui n’étaient pas scolarisés en 2015, malgré les progrès enregistrés ces dernières années, visibles sur le graphique ci-dessous.
Les jeunes femmes africaines, principales victimes du manque d’accès à l’éducation
Hélas sans surprise, on apprend aussi de ce rapport de l’UNESCO que ce sont l’Afrique sub-saharienne et les femmes qui bénéficieraient le plus d’un effort pour réduire le coût d’accès aux études. Et que les enfants en âge de fréquenter l’école primaire et secondaire dans les pays les plus pauvres risquent neuf fois plus que ceux des pays les plus riches de ne pas être scolarisés.
Ce sont ainsi plus de 11 millions de filles en âge de fréquenter l’école primaire qui ne sont pas scolarisées dans les pays à revenu faible, contre près de 9 millions de garçons. « La bonne nouvelle, indique l’UNESCO, c’est que les filles qui parviennent à commencer l’école tendent à aller au bout du cycle primaire et à poursuivre leurs études au niveau secondaire« .
- Le rapport de l’UNESCO “Reducing global poverty through universal primary and secondary education” http://unesdoc.unesco.org/images/0025/002503/250392E.pdf
- Le rapport de l’UNESCO « Reducing global poverty through universal primary and secondary education » http://unesdoc.unesco.org/images/0025/002503/250392E.pdf
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