La Cour des comptes pointe une activité très inégale suivant les CHU, une qualité de soins qui reste à améliorer et la faible pertinence du modèle de CHU pour l’enseignement de la médecine.
CHU : la Cour des comptes pointe une « trop grande dispersion des moyens »
Le réseau des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) a beau avoir plus de 60 ans au compteur, ce n’est pas pour autant que son modèle est parfait, estiment les auteurs d’un référé que vient de rendre public la Cour des comptes(1).
Selon eux, la France devrait prendre l’exemple sur ses voisins chez qui le système est mieux organisé. En effet, la plupart des établissements hospitalo-universitaires étrangers se concentrent sur les missions d’expertise et de soins de pointe et n’assurent pas autant qu’en France une mission de soins de proximité. Pour preuve, le réseau des CHU allemands compte un établissement pour 2,5 millions d’habitants, contre un établissement pour 1,6 million d’habitants en France.
La Cour des comptes ne plaide cependant pas pour une réduction du nombre de sites de CHU, mais pour l’émergence d’une « dizaine de CHU à visibilité internationale » qui concentreraient les plateaux techniques permettant des soins de pointe. « La trop grande dispersion des moyens aboutit actuellement à une offre de soins lacunaire car tous les CHU ne sont pas en mesure de couvrir l’ensemble des spécialités », rappellent les auteurs du référé.
CHU : la qualité des soins reste à améliorer
Alors que les CHU sont présentés par beaucoup comme un lieu d’excellence médicale, ils ne figurent pas parmi les meilleurs établissements dans la classification de la Haute autorité de santé. En effet, un quart des CHU ne sont pas certifiés dans les deux notes maximales (A ou B). Le problème d’accès aux soins est d’ailleurs particulièrement d’actualité dans certains établissements. La Cour des comptes préconise donc de faire de la qualité un objectif essentiel des politiques mises en oeuvre dans les CHU.
Une répartition inégale des activités de recherche est également un problème pour les CHU français à qui la Cour des comptes recommande d’apporter une réponse. « À elle seule, I’AP-HP [Assistance publique – Hôpitaux de Paris qui est le CH de Paris], en position dominante, représente 31,1 % du total des activités de recherche contre 5,6 % pour les Hospices civils de Lyon qui occupent la deuxième place », peut-on lire dans le référé.
« Exercice inégal de leurs missions, pilotage stratégique insuffisant, manque d’attractivité de la carrière hospitalo-universitaire : le modèle des CHU semble en voie d’essoufflement », il est donc devenu urgent de réformer ce système !
Illustration bannière : Un couloir d’hôpital – © Karelnoppe
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