Le jeûne intermittent est devenu tendance pour perdre du poids aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais qu’en est-il de son efficacité réelle comparée au régimes consistant à surveiller les apports caloriques ? C’est une question à laquelle a répondu une étude menée à Chicago, entre 2011 et 2015, auprès de 100 personnes obèses reparties en 3 groupe : l’un suivant un régime hypocalorique, aussi appelé restriction calorique, l’autre pratiquant le jeûne intermittent qui consiste à alterner courtes périodes de jeûne et période d’alimentation de manière cyclique, et le dernier groupe ne faisant pas de régime du tout.
Le jeûne intermittent pour perdre du poids
Publiée le 1er mai dans le journal(3), l’étude dirigée par Krista Varady, professeur en nutrition de l’Université de l’Illinois, suggère qu’il n’y a pas de différence majeure entre le jeûne intermittent et la restriction calorique pour perdre du poids.
Les personnes ayant pratiqué le jeûne intermittent ne recevaient que 25 % des apports journaliers recommandés (AJR), soit environ 500 calories, un jour sur deux ; les autres jours, ils avaient droit à un festin représentant jusqu’ 125 % des AJR. Le groupe suivant un régime hypocalorique limitait les apports caloriques à 75 % du montant recommandé.
Ces deux groupes ont reçu des repas tout prêts pendant les 3 premiers mois, puis ont du les préparer eux-mêmes pour les 9 derniers mois de l’étude. Pendant toute la durée de l’étude, ils ont reçu des conseils pour les aider à ajuster les portions, à calculer les apports caloriques et à lire les étiquettes des produits alimentaires. À l’issue d’une année de ces régimes, les personnes ayant pratiqué le jeûne intermittent ont perdu 6 % de leur poids, alors que les autres 5,3 %.
Toutefois, si les résultats de perte de poids sont similaires, les chercheurs ont constaté un plus grand pourcentage de triche chez les personnes pratiquant le jeûne. De même, le taux d’abandon était de 38 %, contre 29 % pour le régime hypocalorique.
Il n’y a pas de régime universel
Au final, cette étude montre que le jeûne alternatif peut être plus difficile à suivre, car il demande des efforts particuliers. Ainsi, il ne peut être facilement mis en oeuvre par la majorité des personnes obèses, surtout en l’absence de surveillance clinique(4).
Attention :
Le jeûne peut être dangereux pour certaines personnes, notamment celles souffrant de diabète(5). Consultez un médecin avant d’envisager de tels chamboulements dans son régime alimentaire… et apprendre à surveiller les aliments et la quantité avalée.
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Régime hypocalorique ou jeûne intermittent © Thammarat Thammarongrat
- JAMA Internal Medicine(2)http://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2623528
- JAMA Internal Medicine http://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2623528
- https://doi.org/10.1016/S1957-2557(19)30170-1
- https://archive-ouverte.unige.ch/unige:109792