Les statistiques montrent que les personnes se tenant à un régime végétarien contractent en effet moins souvent certaines maladies. Mais il ne s’agit pas toujours d’un lien de cause à effet pour autant.
Cardiopathie ischémique et cancer : un moindre risque chez les mangeurs de légumes et de poisson
Une étude publiée dans le BMJ en septembre 2019 confirme que le risque de cardiopathie ischémique est moindre chez les personnes qui ont un régime sans viande, mais avec du poisson, ainsi que chez les végétariens. Au cours de 18 ans, les chercheurs ont suivi des milliers de personnes, parmi lesquelles, au cours de ces 18 ans, 2.820 ont développé une cardiopathie ischémique et 1.072 un AVC. Il se trouve que le risque de cardiopathie ischémique était inférieur de 13 % chez les personnes se tenant à un régime sans viande, mais avec du poisson et inférieur de 22 % chez les végétariens. Les chercheurs ont également calculé la baisse du risque sur une période de 10 ans chez les végétariens, comparé aux personnes consommant de la viande : il se trouve qu’au sein d’une cohorte de 1.000 personnes, on comptait 10 cas de moins.
Une étude similaire a été réalisée concernant le cancer, ses résultats ont été publiés dans la revue BMC Medicine en février 2022. Un suivi sur 11 ans a montré que les personnes mangeant rarement de la viande avaient un moindre risque de développer le cancer colorectal comparé aux personnes qui en mangeaient régulièrement. Les hommes qui se tenaient à un régime sans viande, mais avec du poisson ou à un régime végétarien avaient un moindre risque de développer le cancer de la prostate. Les femmes végétariennes avaient pour leur part moins de risque de développer le cancer du sein.
Attention cependant, ces observations ne signifient pas qu’il existe un lien de cause à effet. Selon les auteurs de l’étude, le risque moindre de développer le cancer du sein après la ménopause s’explique par l’indice de masse corporelle plus bas de ces femmes. Quant aux autres différences observées, la relation de cause à effet n’est pas évidente et d’autres facteurs peuvent entrer en jeu, tels que des disparités dans le diagnostic.
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La consommation de viande ne cause pas l’obésité, mais y contribue
Le lien entre consommation de viande et obésité n’est pas direct non plus. Dans un article publié dans la revue BioMed Central Nutrition, il est expliqué que la consommation de viande n’est que l’un des facteurs de la survenance d’obésité, avec un poids relatif de 13 % parmi d’autres facteurs, au premier rang desquels la consommation de sucre.
La viande y contribue néanmoins dans la mesure où la matière grasse et les féculents apportés par la viande sont digérés d’abord, tandis que les protéines prennent plus de temps à être absorbées et sont stockées dans le corps.
Et la tendance au véganisme est déjà en marche. En 2020, pour la première fois depuis les années 1960, la consommation de viande à travers le monde a diminué au lieu d’augmenter. Et cela, alors que la population de la planète ne cesse de croître, révélait en 2021 l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
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