Le 2 octobre 2015, le Comité Interministériel pour la Sécurité Routière (CISR) a adopté 22 mesures, dont une portant sur l’obligation du port du casque à vélo pour les personnes de moins de 12 ans. Faut-il élargir cette obligation à tous les cyclistes ? C’est le sens de la proposition de loi d’Hervé Maurey.
Faut-il obliger le port du casque pour les cyclistes ?
Avec un nombre de bicyclettes sur les routes en constante augmentation, émergent de nouveaux problèmes de sécurité routière. Si la question du port du casque, déjà obligatoire en moto, ne se pose plus pour de nombreux cyclistes qui l’ont adopté pour leur protection en cas d’accident, doit-on pour autant légiférer pour le rendre obligatoire ?
Des chiffres d’accidentologie stables
Attention aux chiffres que vous pouvez lire, tout peut être traduit différemment selon la manière de mettre en avant telle ou telle donnée. Le nombre de cyclistes tués de 2009 à 2014 est stable en Île de France par exemple, avec une légère augmentation entre 2013 et 2014.(3) Au niveau de l’évolution du nombre de blessés hospitalisés aussi, les chiffres sont stables depuis 2009.
Pourtant, ces chiffres doivent être compris et lus en gardant en mémoire qu’entre 2001 et 2010, le nombre de déplacements à vélo a été multiplié par deux. En effet, en 2010, 650 000 déplacements ont été réalisés chaque jour à vélo dans la région Île-de-France.
Les chiffres d’accidentologie et de morts doivent donc être analysés en tenant compte de l’augmentation du nombre de cyclistes.
Le casque de vélo : une protection relative
Bien sûr qu’il vaut mieux porter un casque à vélo, mais cela doit rester un choix libre pour chacun. Si de nombreuses études ont démontré les bienfaits du casque, il faut en effet faire attention aux chiffres et aux commanditaires des études.
L’étude dite « Rivara et Thompson » est celle qui a eu le plus d’effet médiatique. Cette étude analyse l’importance du port du casque lors des accidents de vélo. Le casque réduirait ainsi de 85 % le risque de lésion cérébrale. Une étude largement contestée toutefois par de nombreux scientifiques. Certains, cités par la Fédération des Usagers de la Bicyclette, indiquent une diminution de ce risque de 30 %, voire seulement 17 %.
Une autre étude intéressante est celle du Dr Ian Walker, qui en 2006, a démontré que porter un casque avait au contraire un effet négatif en termes de sécurité, et non positif. En effet, les automobilistes se permettraient de rouler plus près lorsqu’ils dépassent un cycliste casqué, augmentant les risques d’accrochage. Cette étude a néanmoins également été contestée.
Alors, le port du casque de vélo : une obligation légale ou un usage à la discrétion de chacun ?
Les études n’apportent donc pas de conclusion unilatérale, et le port du casque peut avoir des effets pervers. Néanmoins, le vrai débat n’est pas dans l’obligation du port du casque en soi, mais plus généralement, dans l’augmentation de la sécurité pour les cyclistes.
Obliger au port du casque de vélo ne ferait que renforcer le message implicite que faire du vélo est dangereux. Ainsi, les pays ayant rendu celui-ci obligatoire ont constaté une forte baisse de déplacements à vélo, notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Renforcer la sécurité du cycliste implique avant tout, non pas de le couvrir de protections, mais de réduire la vitesse des véhicules en ville. Zones 30, dos d’âne, pistes cyclables réellement adaptées aux besoins des cyclistes, sont des moyens à la fois de réduire les accidents liés à la pratique du vélo en ville, mais aussi d’augmenter le nombre de cyclistes. Or, plus il y aura de cyclistes, plus les automobilistes feront attention…
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Sans casque je ne serais pas là pour lire cet article. Tant que les lois de la physique Newtonienne n’auront pas été abolies il sera difficiles de s’y soustraire. 😉
Même si un cycliste doit respecter le code de la route (notamment indiquer les directions, mais ça c’est aussi valables pour les automobilistes qui sont de plus en plus nombreux à ne pas mettre leurs clignotants) au moins pour la sécurité d’autrui, la décision de porter un casque est strictement personnelle et ne concerne que le cycliste : personne d’autre que le cycliste ne prend de risque en ne portant pas de casque. Ce type de mesure relève plus du maternage de la sécurité collective.
Ce n’est pas parce qu’un cyclisme porte un casque que l’on doit réduire la distance de sécurité pour le doubler !!!
Les casques ne sont pas assez solides ? Il faut les renforcer à la bourre de coco qui est un meilleur amortisseur !
Article très intéressant. Difficile dilemme. Oui, on peut être individuellement un peu plus en sécurité avec un casque, mais l’imposer revient brider le développement de ce mode de déplacement, et donc paradoxalement à en diminuer la sécurité collectivement.
Le casque, optionel donc, n’est qu’un moyen d’améliorer la sécurité des cyclistes. La visibilité (éclairage, gilet la nuit…) en est un autre. Le comportement du cycliste, au même titre que celui des autres usagers de la route, est également primordiale. Un cycliste doit apprendre à limiter a vitesse pour limiter ses risques.
C’est curieux comme on ne parle jamais de la necessité de responsabiliser la conduite des cyclistes. Quand j’utilise mon vélo, je porte un casque et je respecte le code de la route. Si j’ai l’occasion de circuler en ville en voiture ( Lyon) je suis effarée par l’attitude des cyclistes qui roulent en prenant des risques énormes, en roulant de façon iresponsable, mais curieusement ce sujet n’est jamais abordé. Je ne comprends pas l’intérêt de rendre obligatoire le casque uniquement pour les moins de douze ans. OK ce n’est pas très agréable mais quand on voit les conséquences iréversibles qu’une chute
peut avoir : soyons responsable !!
J’ai fait quatre chutes en vélo à différentes allures, à chaque fois la tête a tapé.
Après la première qui m’a envoyé à l’hôpital pour des examens de la tête, j’ai adopté le casque sans aucune hésitation.
Lors d’une sortie VTT en groupe, j’ai insisté auprès d’un des participant pour mettre le casque que je lui prêtais.
Il s’est fracassé la tête la première contre un arbre. la casque a explosé, mais pas la tête.
On ne choisi pas la pierre sur laquelle on va tomber.
Ceux qui débattent du sujet font partie des individus qui préfèrent ne pas chuter.
Les veinards !
Il m’est arrivé de faire deux chutes à vélo sans casque mais pas sans conséquence, d’une part je me suis défoncé une arcade sourcilière, d’autre part, je me suis abîmé l’oreille gauche dans laquelle j’ai un acouphène permanent désormais. C’est chiant le casque, mais c’est indispensable au moins lorsque l’on roule sur du bitume.
Dans votre article vous préconisez de réduire la vitesse des véhicules en ville, mais j’ajouterais aussi celle des cyclistes, avec en prime le respect du code de la route, que beaucoup semblent ignorer qu’il en existe un pour eux, peut être un jour on supprimera totalement les véhicules dans les viles, c’est déjà en marche, sachez quand même que percuter un véhicule à l’arrêt peut être lourd de conséquences pour cycliste sans casque, alors ce n’est pas facultatif qu’il doit être mais OBLIGATOIRE comme l’est la ceinture de sécurité dans les voitures.