Durant la crise du Covid, ils ne pouvaient ni étudier, ni travailler, ni même se rencontrer. Une période qui laissera une trace dans l’esprit de toute une génération d’étudiants. Cette fois, c’est l’inflation qui les atteint.
Une évolution historique, une inflation record
Ainsi, cette année, en université, le coût de la rentrée étudiante devrait dépasser la barre des 3.000 euros. Un chiffre historiquement élevé, issu de l’indicateur du coût de la rentrée universitaire de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), et un constat inquiétant.
Cette année, la rentrée étudiante devrait coûter en moyenne 3.024 euros par étudiant, contre 2.889 euros l’année précédente. Une « évolution historique principalement due à l’impact de la crise sociale et géopolitique qui se traduit par une inflation record », selon l’organisation étudiante. De son côté, le syndicat étudiant Unef dresse le même constat, et prévoit une augmentation de 6,47 % du coût de la vie étudiante pour l’année 2023-2024. Cela devrait représenter un budget supplémentaire de 49,56 euros par mois.
Hausse des loyers, explosion du coût des achats alimentaires
Quelles sont les raisons de cette hausse du coût de la vie pour les étudiants ? D’abord la hausse des loyers, de 8,95 % par rapport à la rentrée précédente, et qui constitue de loin le premier poste de dépense de la vie étudiante. Cette hausse ne pourra pas être compensée par la revalorisation des APL (+1,6 %) en avril dernier.
S’ajoute à cela l’explosion du coût des achats alimentaires (+15,24 %). Un poste de dépense qui supposera nécessairement soit de rogner sur autre chose, soit de réduire le nombre de repas pris. Signe de cette paupérisation et de cette précarisation croissantes, alors qu’étudier n’aura jamais coûté aussi cher, de plus en plus d’étudiants s’inscrivent d’ailleurs à la Banque Alimentaire comme aux Restos du coeur.
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Des aides à demander au Crous
Selon les calculs de la Fage, les frais de vie courante étudiante (loyer, alimentation, loisirs, téléphone, vêtements et produits d’hygiène, etc.) représentent 1.199,67 euros. En parallèle, les frais spécifiquement liés à la rentrée universitaire (frais d’inscription, cotisation à la Contribution vie étudiante et de campus, frais d’agence immobilière, complémentaire santé, assurance logement, matériel pédagogique), s’élèvent pour leur part en moyenne à 1.824,82 euros.
Face à une rentrée étudiante de plus en plus coûteuse, les services du Crous seront sans doute largement mis à contribution. C’est à eux que doivent s’adresser les étudiants en situation précaire, afin d’obtenir une bourse sur critères sociaux (1.454 euros à 6.335 euros), une aide au mérite en cas de mention Très bien au baccalauréat (900 euros par an versés en neuf mensualités de 100 euros), voire une allocation spécifique annuelle ou ponctuelle du Crous en cas de difficultés financières.
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