Repenser l’économie avec le cradle-to-cradle

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 24 May 2014, à 10 h 40 min
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Des produits qui se recyclent à l’infini

Prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un article afin qu’il soit 100 % biodégradable, permet de consommer moins de matières premières, s’assurer que le produit en fin de vie devienne la matière première d’un autre produit mais aussi valoriser les déchets comme une source de création et d’innovation. Le déchet devient ainsi « nourriture » et réintègre les process de production. Pour cela, le déchet ne doit pas contenir de substance toxique pour pouvoir être recyclé sans danger.

Le livre qui a révélé le Cradle-to-cradle

Cradle-to-cradle est un ouvrage co-écrit par l’architecte designer William McDonough et le chimiste allemand Michael Braungart, deux personnalités de l’écologie industrielle. Publié en 2002 aux Etats-Unis, il a eu un succès retentissant. Depuis, il a été traduit dans de nombreuses langues. En version française, il a été sous titré par « Créer et recycler à l’infini ».

Une expression de l’économie circulaire

Le best-seller est un manifeste pour une philosophie et une pratique nouvelles de la production et de l’écologie.

CC : Beneath_B1ue_Skies

Cradle-to-cradle   CC : Beneath_B1ue_Skies

Les deux auteurs préconisent bien plus que limiter son impact sur la Planète. Ils parlent carrément d’une « empreinte écologique positive », à travers l’éco-conception. La philosophie consiste à ne pas essayer de trouver des solutions au recyclage d’un produit ou à une meilleure utilisation pour limiter les dégâts sur l’environnement après coup. Elle consiste à penser le produit dès son origine afin de lui donner plusieurs vies.

Le produit ainsi optimisé est non seulement meilleur pour l’environnement mais il est également plus efficace économiquement parlant. Il ne s’agit donc pas de consommer moins mais de consommer mieux grâce à des produits qui ne sont plus gâchés :

  • soit ils retournent au sol, sous la forme de « nutriments biologiques » non toxiques à l’image des déchets organiques que l’on composte ;
  • soit à l’industrie en tant que « nutriments techniques » afin d’être recyclés à l’infini, imitant ainsi l’équilibre des écosystèmes naturels.

.En somme, ce qui distingue le C2C du recyclage classique, c’est que la notion de déchets disparaît au profit de la vision d’un flux de ressources réutilisables pour fabriquer des produits conçus pour dès le départ (éco-conception).

Tous les déchets sont réincorporés de manière productive dans la nouvelle production et dans les phases d’utilisation ultérieures.

Cradle to Cradle les déchets, source de création

 La certification cradle-to-cradle ou C2C

Comment développer la conception de produits meilleurs pour l’environnement ? Pour encourager les industriels, McDonough et Braungart on mis au point une certification C2C. Cette dernière s’applique sur des processus industriels propres permettant le recyclage complet du produit.

C2C certificationSi l’avantage est évident pour l’environnement et le consommateur, il est important pour l’entreprise certifiée ! Celle-ci pourra réaliser des bénéfices correspondant à de meilleurs taux de revente, de recyclabilité et de réutilisabilité des produits arrivés en fin de vie grâce à l’amélioration des processus de production, de distribution et d’organisation de l’entreprise.

La certification s’appuie sur divers critères :

  • une composition non toxique
  • l’existence d’une filière de recyclage
  • l’utilisation d’énergies renouvelables et la maîtrise des GES
  • la préservation des ressources en eau
  • l’intérêt social

Egalement, il existe plusieurs niveaux de certification : standard, bronze, argent, or et platine.

Aux Etats-Unis, quelques industriels se sont mis sérieusement au C2C. C’est un peu plus timide en Europe, exception faite des Pays-Bas chez qui le concept est bien implanté, tant au niveau des entreprises qu’au niveau politique.

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> suite : Tarkett, une entreprise française C2C

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

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