Avec le déconfinement annoncé, la rentrée des classes approche également. Mais les maires, en première ligne de cette reprise, sont inquiets.
Des risques de poursuites
En effet, en cas de souci, de contamination, les élus locaux redoutent de faire l’objet de poursuites pénales. Une inquiétude relayée auprès du gouvernement par le président de l’Association des maires de France, François Baroin. La question est claire, et très sensible : lors du déconfinement, si un maire rouvre une école et qu’un cas de coronavirus s’y déclare, qui en sera responsable ? L’élu risque-t-il d’être poursuivi par les parents ou par l’enseignant ?
#Deconfinement L’ouverture progressive des écoles, collèges et lycées se fera dans le respect strict des prescriptions des autorités sanitaires.
ℹ️Des protocoles sanitaires précisent les modalités pratiques de réouverture et de fonctionnement.https://t.co/mi14gOsSsg— Ministère de l’Éducation nationale et Jeunesse (@EducationFrance) May 4, 2020
Le niveau d’inquiétude face à cette épée de Damoclès juridique fait que les députés réfléchissent à faire voter une loi afin de les protéger. Il faut dire que plus de 300 élus ont co-signé une lettre demandant au chef de l’État de repousser la reprise de cours. Car, même si cela paraît a priori peu probable, un maire risque d’être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, voire homicide involontaire en cas de décès lié à une école rouverte.
Une loi ou un amendement pour protéger les maires
Les maires réclament donc à l’Etat de ne « pas faire reposer sur les maires la responsabilité juridique, politique et morale de la réouverture des écoles ». Ils ont tout juste reçu de l’Etat des recommandations sanitaires complexes, longues de 54 pages. Des consignes à mettre en application en à peine quelques jours : un véritable défi.
Sondage – Êtes-vous d’accord pour envoyer vos enfants à l’école sans test préalable ?
Le 30 avril, les députés LR ont donc annoncé déposer une proposition de loi visant à « protéger » les maires en cas de contamination dans les écoles. Leur responsabilité civile ou pénale pourrait ainsi n’être engagée qu’en cas de « moyens » suffisants et de « faute caractérisée » commise « de façon manifestement délibérée ». Quant au sénateur LR Philippe Bas, il a déposé un amendement listant trois cas de responsabilités : « la faute intentionnelle, la faute par imprudence ou négligence pour ceux investis des prérogatives prévues par le code de la santé publique en matière d’état d’urgence sanitaire, la violation manifestement délibérée des mesures spécifiques prises sur le fondement de l’état d’urgence ou prévues par la loi ou le règlement. »
Illustration bannière : retour des écoliers, des protocoles sanitaires stricts seront à respecter © saravutpics
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