Si le vent et le soleil sont des ressources que l’on exploite bien volontiers, il en est une qui reste à la traîne : la chaleur de récupération. Celle-ci correspond à une chaleur produite inévitablement par des procédés industriels (serveurs informatiques, eaux usées, traitement des déchets…). Cette énergie, exploitable principalement via les réseaux de chaleur, représente la moitié de l’énergie primaire disponible en Europe et est pourtant aujourd’hui inutilisée…
Réseau de chaleur : un chauffage central à l’échelle de la ville
Un réseau de chaleur est un système de distribution de chaleur produite de façon centralisée, permettant de desservir plusieurs usagers. Il comprend :
- une ou plusieurs unités de production de chaleur ; ex. une usine d’incinération d’ordures ménagères ;
- un réseau de distribution primaire dans lequel la chaleur est transportée par un fluide caloporteur (eau chaude ou vapeur) ;
- et un ensemble de sous-stations d’échange (situées en pied d’immeuble), à partir desquelles les bâtiments sont desservis par un réseau de distribution secondaire.
Cette technique se veut propre, fiable, silencieuse et facile d’utilisation. Elle est le seul moyen de mobiliser massivement d’importants gisements d’énergies renouvelables tels que la biomasse ou la géothermie profonde, ainsi que les énergies de récupération.
Les réseaux de chaleur revêtent des intérêts multiples tant au niveau environnemental qu’économique :
- la réduction des gaz à effet de serre (2,3 millions de tonnes de CO2 évitées par an)
- la valorisation énergétique des déchets, comme en Suède où l’incinération des ordures correspond à 20 % du chauffage urbain et l’exploitation des autres énergies fatales (ex. énergie produite par les data centers)
- la stabilité des prix de vente de l’énergie
- l’utilisation de ressources locales permettant la création d’emplois locaux et non délocalisables. Le secteur prévoit la création de 20 à 25.000 emplois d’ici 2020 (hors filière bois)
- la maîtrise d’une certaine qualité de l’air
Les villes adoptent progressivement les réseaux de chaleur, à l’instar de Cergy-Pontoise, Ginko (Bordeaux), Viry, Ris-Orangis, Issy-les-Moulineaux, Nanterre, etc.
En 2010, on pouvait dénombrer 2,1 millions de logements chauffés grâce aux réseaux de chaleurs urbains.
Aujourd’hui, le bouquet énergétique des réseaux de chaleur est composé de 31 % d’énergies renouvelables et de récupération. Ce chiffre montre une progression de 20 % depuis 2005. Les opérateurs de la filière se sont fixé un objectif ambitieux qui est d’atteindre les 50 % d’ici 2020.
Lire page suivante : les grands enjeux des réseaux de chaleur
- Selon une enquête d’Euroheat & Power en 2010
- Selon l’étude Ecoheat4EU, réalisée par Euroheat & Power dans 14 pays européens (dont la France) avec le soutien de la commission européenne
- Selon une enquête d’Euroheat & Power en 2010
- Selon l’étude Ecoheat4EU, réalisée par Euroheat & Power dans 14 pays européens (dont la France) avec le soutien de la commission européenne
Encore plus anormal (je reste calme) de prendre l’exemple de l’incinération des ordures ménagères, comme unité de production de chaleur.
On sait que l’incinération des ordures ménagères est une conn. . . les déchets ménagers en mélange contiennent 60% d’eau ! Et qu’il s’agit d’un gaspillage des ressources. Un bon tri, l’organisation de collecte des fermentescibles, compostage, une tarification incitative et plus besoin d’incinérateur C.Q.F.D
Et en dehors de celle citée vous en connaissez beaucoup d’unité de chaleur en France, qui ne gaspillent pas ?
Bonjour,
Il est un peu dommage de montrer des canalisations fabriquées à l’étranger dans un article qui parle du chauffage urbain en France.
Cdt,