Sur le papier du moins, cette réserve naturelle devient ainsi la plus grande aire marine protégée française et la deuxième plus grande au monde.
Terres australes et antarctiques françaises : la surface de l’aire protégée a plus que doublé
La surface de la réserve naturelle au sein des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) a été étendue, conformément au décret n° 2022-157 du 10 février 2022 « portant extension et modification de la réglementation de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises ». Leur surface totale est désormais de 1,6 million de km2.
La réserve naturelle au sein des TAAF avait été créée en 2006 : à l’époque, elle incluait 7.700 km² de surface terrestre (soit l’ensemble des terres faisant partie des TAAF) ainsi qu’une surface maritime de 15.700 km2, correspondant à 52,5 % des eaux territoriales des TAAF. La surface de la réserve naturelle a ensuite été étendue en 2016 pour passer à 672.969 km2.
Dernière étape : le 10 février 2022, la surface de la réserve a été étendue de quasiment 1 million de km2, pour inclure non seulement les parties terrestres et les eaux intérieures mais aussi les mers territoriales et les zones économiques exclusives des archipels Crozet, Kerguelen, et des îles Saint-Paul et Amsterdam.
La voie est-elle ouverte au développement de l’industrie minière en eaux profondes ?
Cette extension avait été inscrite dans la stratégie nationale pour les aires protégées 2030, le décret avait ensuite été mis en consultation publique du 22 novembre au 13 décembre 2021 et a recueilli seulement 87 avis, dont seuls 2 défavorables.
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Avec cette extension, la France vient de dépasser son objectif de 30 % des espaces maritimes et terrestres français en aires protégées : 33 % de nos espaces ont désormais ce statut. La réserve naturelle des TAAF est ainsi devenue la deuxième plus grande réserve naturelle au monde.
« Agrandir ces terres, c’est préserver la biodiversité, assurer le maintien des espèces et la bonne santé de nos océans », déclarait Emmanuel Macron le 11 février 2022, lors du One Ocean Summit.
Cette extension a immédiatement attiré les foudres des défenseurs de l’environnement, qui dénoncent un écran de fumée. « Si en termes de surface on est bons, dans le détail, la ‘protection forte’ n’exclut pas complètement les activités industrielles comme cela est conseillé par les scientifiques, et ne concernera en réalité que 4 % des eaux françaises. On est donc finalement très loin du compte. Malgré ces annonces de surface, Greenpeace dénonce à nouveau le double jeu d’Emmanuel Macron, qui continue en parallèle de défendre certaines activités néfastes, au premier rang desquelles le développement de l’industrie minière en eaux profondes, qui pourrait être une catastrophe pour le climat et la biodiversité marine », déclarait le 11 février 2022 François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France.
Illustration bannière : Cocorico pour ce manchot royal sur l’ïle de Crozet – © CARTIER AURELIE
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