Le Black Friday, voilà un symbole des ravages de l’hyperconsommation. Des centaines d’entreprises organisent la riposte pour inciter chacun à une consommation plus raisonnée.
La résistance : 450 marques aux côtés de Faguo
Connaissez-vous le Green Friday ? Apparu en 2017, il aura lieu, évidemment, le même jour que le Black Friday. Son but : sensibiliser chacun à la nécessité d’une consommation raisonnée, quand le Black Friday, événement commercial importé des États-Unis en France en 2013, multiplie les promotions, souvent tout sauf réelles. Initié notamment par le réseau Envie, fort d’une quarantaine de boutiques, il fédère également des ressourceries et recycleries, des boutiques Emmaüs, mais aussi Altermundi, qui reversera ce jour-là 10 % du chiffre d’affaires de la journée à l’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée).
REJOIGNEZ LE COLLECTIF ! #Makefridaygreenagain, collectif de près de 80 marques françaises que nous avons réuni et qui n’y participeront pas. L’objectif : restaurer autant que possible une consommation raisonnée et responsable. https://t.co/K1mEn36Yc7 pic.twitter.com/jVI4qChCdy
— FAGUO (@FAGUO_FR) October 30, 2019
De telles initiatives anti-Black Friday ne cessent de prendre de l’ampleur dans l’Hexagone. Ainsi, de son côté, la marque française éco-respectueuse Faguo réunit désormais 450 marques françaises au sein d’un collectif baptisé « Make Friday Green again ».
Un site pour s’opposer à Amazon
Ces 450 marques françaises de toutes tailles ne feront donc pas le Black Friday, lui préférant une consommation raisonnée et responsable. « Nous avons l’intime conviction que consommer c’est voter, soulignent les marques membres de ce collectif. En choisissant des marques responsables, chaque consommateur peut reprendre le pouvoir qui est le sien et agir concrètement pour une consommation durable et engagée ».
L’appel : Contre Amazon et son monde
Du côté d’Attac France, c’est une pétition contre Amazon, symbole de tous les excès du e-commerce en ligne, qui est lancée à l’occasion du Black Friday. « Derrière le héros du néolibéralisme 2.0, se cache une vision du monde que nous devons combattre », expliquent ces militants à l’origine du site Stop Amazon. « Ce monde va une nouvelle fois s’incarner le vendredi 29 novembre prochain avec le Black Friday. Préparée à coups de publicités massives et de promotions extrêmes, cette journée incite les consommateurs à se ruer sur des millions de produits dont ils n’ont pas forcément besoin ».
En effet, « malgré les récentes promesses de Jeff Bezos sur les énergies renouvelables ou la compensation de ses émissions, le monde d’Amazon reste un désastre écologique. La multinationale a vendu plus de 11 milliards de produits l’année dernière. Ses prix bas, ses promotions quotidiennes poussent à la surconsommation et contribuent à la hausse des émissions de CO2 en démultipliant l’extraction des ressources, les transports par bateaux, avions ou camions ».
Attac estime par ailleurs que pour un emploi créé par la firme de Jeff Bezos, deux emplois sont détruits dans le secteur commercial. Le 29 novembre, les militants d’Attac prévoient de mener des actions partout en France afin de perturber l’activité d’Amazon et promouvoir des alternatives.
Les consommateurs sont submergés par les vêtements
Alors que la Suède voit monter une tendance liée à la honte de trop consommer, le köpskam (qui signifie littéralement honte de faire du shopping), selon une étude menée par Yougov, 79 % des Français pensent que le Black Friday incite à la surconsommation. Cette tendance concerne principalement l’industrie de la mode, qui est la seconde industrie la plus polluante juste après l’industrie du pétrole au niveau mondial.
Le Köpskam, la honte d’acheter, une nouvelle tendance en Suède
Label Emmaüs hacke la mode
C’est pourquoi Label Emmaüs, partenaire de Green Friday, entend également lutter contre la vague de surconsommation liée au Black Friday. Avec le soutien de l’agence Brainsonic, il a hacké des boutiques du quartier du Marais, à Paris, mercredi 20 novembre en plaçant devant leurs vitrines un portant mobile transformé en fenêtre web de son site e-commerce. Son curseur pointait les articles neufs des vitrines avec un message explicite : « existe aussi en version recyclée et solidaire » sur l’e-shop militant.
Les Français sont-ils prêts pour cela ? Apparemment : selon une étude présentée par l’Institut Français de la Mode et la FEVAD en septembre dernier, près de deux Français sur cinq ont déjà acheté des vêtements d’occasion en 2019. 48 % des personnes interrogées ont l’intention d’en acheter plus en 2020.
Exactement l’inverse du comportement des accros du shopping en ligne, identifiés notamment outre-Manche par la banque Barclays : au Royaume-Uni, 30 % des acheteurs en ligne, quel que soit leur âge, sont des « serial returner ». Ils commandent plus de produits qu’ils n’en ont besoin, avant de retourner les articles non désirés après essayage. Gâchis ultime, au-delà de ces livraisons inutiles : bon nombre des articles retournés finiront détruits, leur coût de leur remise sur le marché étant plus élevé que celui de leur destruction…
Black friday, planète au rabais, on recommence encore ce cirque pour une année ? Regardez ce que je viens de trouver : achatscompulsifs.fr Affligeant, n’est-ce pas ?
Le Black Friday, par pire que la pub à la télé, qui nous rabâche à longueur de journée les biens fait de produits infâmes et inutiles pour nous faire consommer à outrance.